Johannesburg, 28/04/2024 -(MAP)- L’Afrique du Sud a désespérément besoin d’un nouveau leadership plus favorable aux entreprises minières pour sauver le secteur et mettre fin à l’hémorragie des emplois supprimés, ont indiqué samedi des opérateurs miniers.
«L’industrie minière sud-africaine est confrontée à une menace existentielle», a mis en garde Neal Froneman, PDG de Sibanye Stillwater, une compagnie spécialisée dans l’extraction de l’or et des métaux précieux du groupe du platine.
Il a précisé qu’en plus d’un gouvernement médiocre, incapable de soutenir l’industrie minière, la conjoncture économique difficile marquée par la chute des prix des minerais de platine a eu un impact néfaste sur les compagnies minières.
De même, M. Froneman a souligné que les investisseurs sont de plus en plus réticents à contribuer au développement de ce secteur vital de l’économie, car ils sont constamment menacés d’expropriation sans compensation et de nationalisation des mines.
«La plupart des investissements du secteur privé sont consacrés au secteur énergétique pour renforcer la production de l’électricité dans un contexte marqué par des délestages accrus, alors que le secteur minier, essentiel à la création d’emploi, n’attire plus l’intérêt qu’il mérite», a-t-il poursuivi.
Face à un environnement opérationnel difficile, Sibanye Stillwater a annoncé, début avril, qu’il a entamé des consultations en vue de supprimer 4 000 emplois dans ses différentes mines situées en Afrique du Sud. En février, le groupe a licencié 2.600 employés de ses implantations déficitaires pour assurer la pérennité de ses opérations.
De son côté, le PDG d’Impala Platinum Holdings Limited (Implats), Nico Muller, a relevé que l’incertitude macroéconomique mondiale et les tensions géopolitiques croissantes présentent des risques supplémentaires pour la durabilité de l’industrie minière sud-africaine.
«Les prix des métaux du groupe du platine (MGP) ont fortement diminué depuis le début de 2023 et les pressions inflationnistes persistantes sur les coûts des intrants ont entraîné une pression importante sur la rentabilité et les flux de trésorerie», a-t-il expliqué.
Pour sa part, le PDG de la banque Capitec, Gerrie Fourie, a averti que la conjoncture économique défavorable menace d’accentuer les réductions d’effectifs dans le secteur minier durant les prochains mois.
«Le secteur a non seulement été durement touché par les pressions sur les prix des matières premières, mais également par les difficultés rencontrées par la congestion des voies ferrées et des ports, limitant la capacité des entreprises à exporter leurs produits», a-t-il signalé.