Johannesburg, 28/12/2024 (MAP) – L’Afrique du Sud est confrontée à des menaces croissantes liées aux troubles et aux menaces post-électorales au Mozambique, avec des implications pour la sécurité nationale et la criminalité, ont indiqué samedi des criminologues.
Le Mozambique voisin est en proie au chao et à la destruction, entrainés par les affrontements et les violences post-électorales qui ont suivi la proclamation par le Conseil constitutionnel des résultats contestés des élections générales du 9 octobre. Ces résultats ont donné la victoire au parti au pouvoir depuis un demi-siècle, le Front de libération du Mozambique (Frelimo). Plus de 255 personnes ont été tuées jusqu’à présent par la police lors de ces troubles, selon des ONG.
Mercredi, une évasion massive a eu lieu près de la capitale Maputo, au cours de laquelle plus de 1 500 prisonniers se sont évadés. Au total, 33 détenus ont été tués après des affrontements avec le personnel pénitentiaire.
Les criminologues n’excluent pas que certains prisonniers aient traversé la frontière mozambicaine vers l’Afrique du Sud.
La professeure Anni Hesselink, criminologue à l’Université de Limpopo, a déclaré : «On ne peut pas exclure que les prisonniers fuient vers l’Afrique du Sud et qu’ils fusionnent avec des réseaux criminels et le monde souterrain du crime organisé, car cela augmenterait leurs perspectives de liberté et, par conséquent, accentuerait la pression sur le taux de criminalité déjà élevé et problématique dans le pays».
Un point de vue partagé par Willem Els, analyste de la criminalité à l’Institut d’études de sécurité, qui a appelé l’Afrique du Sud à renforcer la sécurité à ses frontières.
«Si les autorités ne parviennent pas à contrôler les frontières, les réseaux criminels organisés en profiteront», a-t-elle dit.
L’experte estime à ce propos que l’Afrique du Sud et les pays de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) doivent veiller à contribuer à l’instauration de la paix au Mozambique pour ne pas être affectés par les troubles civils et les violences post-électorales.