Johannesburg, 02/10/2024 (MAP) – Le patronat sud-africain a exhorté, mercredi, le gouvernement à tout mettre en œuvre pour remédier aux lacunes persistantes et garantir le retrait rapide de l’Afrique du Sud de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI).
Le GAFI a placé l’Afrique du Sud sur sa liste grise, en février 2023, pour non-respect des normes internationales en matière de prévention du blanchiment d’argent et du financement du terrorisme. Elle devient ainsi le troisième pays du G20 à figurer sur la liste grise, après l’Argentine et la Turquie.
«Des interventions urgentes sont nécessaires pour traiter les points en suspens du plan d’action pour sortir de la liste grise», a déclaré le vice-président du groupement sud-africain des affaires (BUSA), Adrian Gore. Il a mis en garde qu’une inscription prolongée de l’Afrique du Sud sur la liste grise risque d’effrayer les investisseurs nationaux et internationaux à un moment où l’augmentation des investissements est essentielle à la reprise économique du pays.
«Les pays figurant sur la liste grise sont soumis à une surveillance accrue, ce qui rend plus difficile la conclusion de transactions transfrontalières», explique-t-il.
Pieter Smit, directeur par intérim du Centre de renseignement financier (FIC), relève que l’évaluation des risques sectoriels est nécessaire pour se conformer aux normes mondiales du Groupe d’action financière en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.
Il estime, à cet égard, que comprendre et évaluer régulièrement les risques particuliers de financement du terrorisme auxquels les ONG locales sont exposées reste la meilleure mesure pour lutter efficacement contre leurs abus et leur exploitation. «L’évaluation améliorera notre compréhension des risques de financement du terrorisme auxquels sont confrontées les organisations à but non lucratif en Afrique du Sud et les résultats nous aideront à formuler des mesures pour prévenir cette menace», a-t-il soutenu.
Le Trésor national a auparavant souligné que l’Afrique du Sud devrait remédier aux lacunes persistantes dans la lutte contre les flux financiers illicites pour sortir de la liste grise du GAFI. L’Afrique du Sud a jusqu’en février prochain pour remédier à 22 problèmes clés signalés le mois dernier par l’organisme international dans des rapports pour sortir de sa liste grise d’ici juin 2025, a déclaré Ismail Momoniat, directeur du Trésor national. Dans le cas contraire, elle serait obligée de rendre compte au GAFI tous les quatre mois, jusqu’à ce que toutes les lacunes aient été comblées.
Le placement, en février 2023, de l’Afrique du Sud sur la liste grise du Groupe d’action financière a gravement porté atteinte à la réputation du pays en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. «Le reste du monde considère désormais l’Afrique du Sud comme étant en dessous de la moyenne dans la lutte contre les crimes financiers tels que la corruption, le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme», a déclaré Hawken McEwan, expert financier et directeur des risques chez DocFox.
Le GAFI est un organisme intergouvernemental qui fixe des normes et des mesures mondiales pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Ces normes exigent que les pays identifient et évaluent périodiquement les risques de financement du terrorisme concernant les organisations qui collectent ou décaissent des fonds pour de bonnes œuvres.