Johannesburg, 28/11/2024 (MAP) – La sécurité alimentaire en Afrique du Sud est à son point le plus bas depuis une décennie, tandis que les taux de malnutrition infantile restent un problème majeur, selon un nouvel indice de sécurité alimentaire publié jeudi.
«Les taux de malnutrition infantile en Afrique du Sud continuent d’augmenter, avec une prévalence de 5 % d’émaciation et des risques graves pour les enfants touchés», souligne l’indice.
Le Dr Sufang Guo, responsable de la santé de l’Unicef en Afrique du Sud, a déclaré que la prévalence de l’émaciation chez les enfants sud-africains a doublé, passant de 2,5 % en 2016 à 5 % en 2024 et les enfants souffrant d’émaciation sévère représentent 3,2 %.
«Ces enfants gravement émaciés sont confrontés à des situations mettant leur vie en danger», a-t-il mis en garde.
Commentant ces chiffres, le porte-parole du ministère de la Santé, Foster Mohale, a admis que le pays avait un problème, mais a déclaré que le ministère «gagnait du terrain» en s’attaquant à la situation. «Le taux de mortalité par malnutrition aiguë sévère (CFR) est passé de 11,8 % en 2014 à 6,5 % en 2024, à l’échelle nationale», a-t-il précisé.
Selon l’Enquête nationale sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, plus de 1,7 million d’enfants souffrent d’un retard de croissance, ce qui signifie que 3 enfants sur 10 sont petits pour leur âge.
Un rapport de l’Unicef publié en juin a montré que l’Afrique du Sud était l’un des 20 pays qui comptent 65 % de tous les enfants vivant dans une situation de pauvreté alimentaire sévère.
«Il est particulièrement préoccupant de constater que 23 % des enfants du pays sont classés dans cette catégorie et risquent de souffrir de malnutrition potentiellement mortelle et de complications de santé associées», note le rapport.
En outre, l’ indice de sécurité alimentaire sud-africain 2024 montre que 11,8 % des ménages ont déclaré consommer moins de nourriture que d’habitude en raison de contraintes économiques.
Le concept de sécurité alimentaire a été défini pour la première fois lors du Sommet mondial de l’alimentation de 1996 comme une situation « dans laquelle tous les êtres humains ont, à tout moment, un accès physique et économique à une alimentation suffisante, sûre et nutritive qui réponde à leurs besoins et préférences alimentaires pour une vie saine».