ACI Congo/Culture: Claise Bostard Akonga entend récompenser les meilleurs artistes congolais ACI Congo/Formation: Plus de dix femmes journalistes reçoivent leurs certificats de participation ACI Congo/Education: Construction prochaine de l’Institut sino-congolais de la Route de la soie à Kintélé ACI Congo/France: Gérard Larcher pour le renforcement des liens parlementaires entre les deux Sénats AGP Guinée : Une délégation du bureau du procureur de la Cour pénale internationale séjourne à Conakry ACI Congo/Recherche scientifique/Remise officielle du matériel de recherche à l’IRA ACI Congo/Social: Les Employés de la Sopeco réclament l’Intervention du Chef de l’État ANP Le Ministre nigérien de l’Economie et des Finances participe par visio-conférence à la 1ére réunion du Conseil des Ministres de l’UEMOA Inforpress Defesa Nacional: “Exercício Granite Falco inaugura nova etapa na relevante e histórica cooperação entre Cabo Verde e os EUA” – Governo MAP SM le Roi, Amir Al Mouminine, préside ce jeudi la quatrième causerie religieuse du mois sacré de Ramadan

L’Afrique du Sud sous la hantise des inondations


  29 Septembre      28        Environnement/Eaux/Forêts (6386),

 

Johannesburg, 29/09/2022 -(MAP)- A l’approche de l’été austral, certains Sud-africains se réjouissent déjà d’accueillir les premières pluies tant attendues pour remplir les barrages et booster le secteur agricole. Mais pour d’autres, cette saison marquée par de fortes précipitations est synonyme de sinistres et de dévastation.

Les conditions plus humides annoncées par les services météorologiques pour les prochaines semaines ont, en effet, ravivé les douloureux souvenir des tempêtes qui ont frappé il y a quelques mois les côtes orientales du pays, notamment les provinces du KwaZulu-Natal, le Cap Oriental et Mpumalanga.

Face à l’ampleur des dégâts enregistrés, les observateurs commencent déjà à se demander si le pays est prêt pour accueillir les prochaines précipitations estivales, sans pour autant payer le prix cher en termes de pertes humaines et de dommages aux infrastructures et aux biens privés.

L’été dernier, les crues avaient laissé derrière elles un paysage dévasté, avec des ponts effondrés, des routes et des infrastructures ferroviaires abimées, des écoles, des bâtiments gouvernementaux et des habitations détruites, notamment dans l’agglomération de Durban, qui compte plus de 3,5 millions d’habitants.

Le bilan humain a été également très lourd, avec plus de 460 morts, des dizaines de portés disparus et près de 90.000 sinistrés, dont 40.000 personnes se sont retrouvées sans abri.

Alors que les côtes est du pays font face à des épisodes réguliers d’inondations, celles qui ont frappé la région durant la saison dernière sont considérées comme l’une des pires enregistrées dans le pays depuis des décennies. En 2019, les pluies torrentielles avaient fait 70 morts et dévasté plusieurs villages dans la région qui s’étend le long de l’océan Indien.

Face à ce constat, les scientifiques sud-africains ne cessent de tirer la sonnette d’alarme pour inciter le gouvernement à se préparer davantage aux tempêtes et aux cyclones tropicaux dont l’intensité augmente chaque année à cause du réchauffement climatique.

Une étude récente menée par des chercheurs de l’Université du KwaZulu-Natal (Afrique du Sud), l’Université de Brême (Allemagne) et l’Université de Stirling (Royaume-Uni) a mis l’accent sur la nécessité de procéder à l’évaluation des dangers éventuels le long de la côte est de l’Afrique du Sud jugée plus vulnérable aux cyclones tropicaux touchant terre.

Il s’avère, en effet, que le niveau de préparation du pays aux phénomènes climatiques extrêmes laisse beaucoup à désirer. L’Agence de notation internationale Moody’s a relevé, dans ce sens, que les villes et les provinces sud-africaines sont exposées aux aléas du climat à cause du manque investissements dans les infrastructures de base.

«Les dépenses de la plupart des municipalités du pays sont inférieures aux taux de 10% à 20% recommandés par le Trésor national pour garantir que les besoins en infrastructures soient satisfaisants», a déclaré la société basée à New York dans un rapport.

Par ailleurs, la Commission sud-africaine des droits de l’homme (SAHRC) a pointu du doigt «le manque de volonté politique» de la part du gouvernement pour mettre en œuvre les mesures nécessaires pour faire face aux catastrophes naturelles.

Dans cette même veine, Anthony Turton, expert sud-africain en gestion des ressources hydriques, a remis en question la capacité du pays à répondre à des catastrophes météorologiques de grande ampleur. «La capacité de réponse de l’État, en particulier dans la province du KwaZulu-Natal, est extrêmement faible. En témoignent les routes qui ont été emportées et les systèmes d’égouts endommagés, mais qui n’ont toujours pas été réparés», a-t-il expliqué.

Il a ajouté que le problème essentiel du pays réside plus dans son «incapacité à réagir au niveau institutionnel» que dans les changements de régimes pluviométriques constatés durant les dernières années. «Nous sommes confrontés à une défaillance systémique qui affecte tous les secteurs», a-t-il martelé.

Ce même constat a été corroboré par Mitchell Krog, spécialiste indépendant en météorologie, qui a souligné que presque toutes les municipalités sont mal gérées et disposent d’infrastructures défaillantes et des systèmes de drainage mal entretenus.

«Je ne pense pas que la province du KwaZulu-Natal résistera à un autre épisode de fortes inondations, les sols étant toujours instables et les infrastructures endommagées», a-t-il dit, notant que ce n’est qu’une question de temps avant que les barrages mal entretenus commenceront à échouer.

Alors que le gouvernement peine toujours à reconstruire les infrastructures essentielles détruites durant les dernières inondations, l’Afrique du Sud ne semble pas bien préparée à accueillir les prochaines pluies estivales. Quant aux populations les plus vulnérables, elles sont toujours abandonnées à leur sort.

Ilias Khalafi

Dans la même catégorie