Johannesburg, 07/06/2023 -(MAP)- La traite des êtres humains en Afrique du Sud, ses causes et ses conséquences est la toile de fond d’un nouveau livre publié mardi et intitulé « Human Trafficking in South Africa ».
L’auteur du livre, Philip Frankel, travaille sur les questions de la traite humaine depuis plus d’une décennie et est également l’auteur du seul autre livre sur le sujet en Afrique du Sud intitulé «Une longue marche vers nulle part : la traite des êtres humains en Afrique du Sud post-Mandela».
Le nouveau livre va au-delà de tout ce qui a été écrit jusqu’ici dans l’exploration des diverses formes de traite.
Ainsi, les chapitres sur l’exploitation sexuelle, le travail et le trafic d’enfants sont complétés par des informations sur le trafic d’organes d’enfants à des fins de meurtre multiple.
Le trafic de main-d’œuvre est particulièrement mis en exergue dans ce livre, car il imprègne des chaînes d’approvisionnement complexes, longues et vulnérables dans tous les secteurs de l’économie, des mines, de l’agriculture, de l’industrie et du tourisme.
Depuis 2017, un cadre de politique nationale pour mettre en œuvre en Afrique du Sud une loi nationale sur la prévention et la lutte contre la traite des personnes a été établi et le nouveau livre contient des informations sans précédent sur les mécanismes et les structures mises en place pour traiter la traite humaine au niveau provincial.
Selon l’auteur, l’ensemble du système est un échec lamentable en raison du manque de financement, de coordination, ainsi que de la participation sélective des départements gouvernementaux et de la police sud-africaine.
Beaucoup de ces problèmes reflètent des dysfonctionnements similaires dans l’atténuation de la traite des êtres humains dans les pays du sous-continent environnant.
Le succès des poursuites contre les trafiquants, note Frankel, est minime, car la corruption est endémique au sein des services de police et dans d’autres départements, dont certains cadres supérieurs sont complices d’auteurs de cartels transnationaux sophistiqués. La sensibilisation du public à la traite est également limitée, de sorte que de nombreux crimes de traite déchirants ne sont ni signalés ni comptabilisés.
La traite humaine a augmenté précipitamment dans le sillage du Covid et des délestages électriques à des niveaux sans précédent et, selon les baromètres internationaux, les initiatives de lutte contre ce trafic en Afrique du Sud sont au point mort ou en perte de vitesse, déplore l’auteur du livre.
Il soutient, à cet égard, que relever le défi à ce stade nécessite une initiative multidimensionnelle qui comprend plus de formation et de responsabilisation dans le système de justice pénale, ainsi qu’une formation de sensibilisation généralisée parmi les principales parties prenantes du gouvernement et de la société civile.
Les initiatives actuelles des banques et des services financiers pour lutter contre le blanchiment d’argent par les cartels de trafiquants devraient également être étendues à l’ensemble du secteur des services financiers, préconise-t-il encore.