Abidjan, 24 avr 2024 (AIP)- Les députés membres de la Commission recherche, science, technologie et environnement de l’Assemblée nationale ont adopté mardi 23 avril 2024, à l’unanimité les projets de loi sur la nouvelle gestion de la faune et la protection des éléphants en Côte d’Ivoire.
Ces deux projets présentés par le ministre des Eaux et Forêts, Laurent Tchagba ont été animés en débat avant d’être adoptés à l’unanimité des députés membres de la commission.
S’agissant du projet de loi portant gestion de la faune, l’émissaire du gouvernement a expliqué aux parlementaires que les textes juridiques adoptés à cette époque notamment la loi n° 65-255 du 4 août 1965 relative à la protection de la faune et à l’exercice de la chasse, ainsi que l’arrêté n° 03/SEPN du 20 février 1974 portant fermeture de la chasse ont montré leurs limites.
Il a précisé que cette nouvelle loi a pour effet de pallier les insuffisances de la loi de 1965 en mettant à jour la définition de la faune qui n’exclut désormais plus de groupes d’animaux sauvages.
Se référant aux principes directeurs des traités auxquels le pays a souscrit, ce projet ouvre la gestion de la faune à d’autres acteurs notamment les populations, les collectivités territoriales et le secteur privé.
Il prévoit en outre, un moyen de contrôle de la bonne gouvernance du secteur faune au travers de l’observation indépendante et institue de nouveaux types, tels que les sanctuaires de faune, les centres de sauvegarde, les ranchs d’élevage de faune, les jardins zoologiques et les zones cynégétiques ou zones de chasse.
Relatif à la poursuite et la répression des infractions sur la faune sauvage, le projet de loi revalorise les peines qu’il rend conformes aux exigences internationales en ce qui concerne les atteintes sur les espèces de faune menacées d’extinction.
Laurent Tchagba s’est dit heureux après l’adoption des deux projets.
S’agissant de la protection de l’éléphant, le ministre des Eaux et Forêts a précisé que le projet de loi vise à soutenir et à encadrer les engagements et actions qui tendent à éviter la disparition de l’éléphant de la Côte d’Ivoire.
Il propose des actions innovantes en vue de restaurer les habitats des éléphants et garantir à long terme leur sauvegarde et institut des sanctuaires d’éléphants, c’est-à-dire appelle à plus de protection et d’attention. Pour le ministre, ce projet de loi de 63 articles en six titres est un plan Marshall qui institue des sanctions pénales assez dissuasives, introduit la création de centre d’informations sur l’éléphant, sa protection dans les programmes scolaires et des compensations financières des dommages causés par les éléphants.
La Côte d’Ivoire est représentée par l’éléphant. En plus d’inspirer le nom du pays, l’éléphant est représenté dans les armoiries du pays en couleur argentée et donne son nom aux équipes nationales du sport. Le pays est passé d’environ 3000 éléphants dans les années 1970 à environ 1.100 espèces dans les années 1990 puis à environ 500 individus depuis 2020. Le pays a perdu 83% de sa population d’éléphants depuis l’indépendance.