Rabat, 22/03/2019 (MAP) – « L’avenir de l’industrialisation et de la compétitivité de l’Afrique à l’ère numérique » est le thème retenu pour la 53ème session de la conférence des ministres des finances, de la planification et du développement économique (COM2020) de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), prévue en mars 2020 à Addis-Abeba, a annoncé, vendredi à Marrakech, le président du Bureau du comité d’experts, Zouhair Chorfi.
« Après un long débat, le thème qui a été retenu pour la COM2020 est celui de l’industrialisation de l’Afrique, compte tenu du nouveau contexte mondial en termes de défis et d’enjeux, ainsi que de l’importance de l’économie numérique », a dit M. Chorfi dans une déclaration à la MAP, en marge de la dernière journée des travaux de la 38ème réunion du Comité d’experts de la COM2019 de la CEA.
Ce thème, a-t-il poursuivi, nécessite une prise en charge d’une multitude de questions, notamment l’impact de l’industrialisation et la création de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), outre les nécessaires développements des infrastructures de base et des politiques sectorielles.
« C’est un thème fédérateur qui n’a pas été traité depuis 2014 au niveau de l’agenda de la CEA », a soutenu M. Chorfi, estimant que le moment est ainsi venu pour repositionner l’Afrique à l’ère numérique.
Il a, dans ce sens, souligné que l’Afrique suscite l’intérêt de plusieurs pays à travers le monde, dont la Chine, la Turquie et l’Inde, jugeant qu’il est temps de faire le point et d’avoir un état des lieux pour partager les expériences réussies en la matière et ouvrir de nouveaux horizons à l’industrialisation qui constitue un élément incontournable.
De son côté, le directeur de la division de l’intégration régionale et du commerce à la CEA, Stephen Karingi, qui présentait ce thème lors de cette réunion, a relevé que l’industrialisation est la voie la plus prometteuse pour la croissance et la diversification économiques rapides des pays africains.
L’Afrique doit s’industrialiser dans un environnement mondial très différent de ce qu’il était auparavant, a-t-il fait remarquer, indiquant que « certes la quatrième révolution industrielle présente des défis majeurs pour le continent, mais elle permet de stimuler la compétitivité et de faire un bond industriel qui ne saurait être manqué ».
M. Karingi a également mis l’accent sur l’importance des stratégies nationales et continentales de développement industriel, nécessaires à l’adaptation à cette nouvelle réalité numérique, notant que l’industrie manufacturière joue un rôle crucial dans la diffusion des progrès technologiques et permet aux pays d’accroitre leur productivité.
La COM2019, qui se tient du 20 au 26 mars courant, sous le thème « la politique budgétaire, le commerce et le secteur privé à l’ère du numérique : Une stratégie pour l’Afrique », met l’accent sur les apports du numérique, aussi bien au développement des échanges économiques en Afrique que sur le plan du renforcement des politiques budgétaires nationales, ainsi que sur l’amélioration de la collecte des recettes fiscales.