Harare, 08/11/2023 -(MAP)- Le Zimbabwe est depuis plusieurs mois aux prises avec une recrudescence de choléra, les autorités ayant fait état de milliers de cas suspects et de dizaines de décès confirmés.
La situation est alarmante alors que toutes les régions du pays sont touchées depuis que la maladie est réapparue dans ce pays d’Afrique australe en début d’année.
Dans ce contexte, le gouvernement zimbabwéen a annoncé une série de mesures, visant à contenir la propagation de la maladie, notamment à travers des restrictions sanitaires qui consistent à renforcer la surveillance aux points d’entrée des villes.
Dans la capitale Harare, la municipalité a incité les citoyens à adopter les mesures de prévention en évitant de se serrer la main, de manger lors de grands rassemblements et d’acheter de la nourriture auprès de vendeurs non agréés.
À près de 340 kilomètres de la capitale Harare, dans le district de Zaka, les autorités locales ont interdit les rassemblements publics désormais soumis à l’autorisation du ministère de la Santé.
Bien que ces mesures soient cruciales pour faire face à l’épidémie, le défi demeure complexe, car cette maladie d’origine hydrique se propage rapidement dans les régions où les infrastructures d’assainissement liquide et d’approvisionnement en eau potable sont insuffisantes, voire inexistantes.
En effet, l’effondrement des services de base crée un environnement idéal pour la circulation de la bactérie et contribue à la vulnérabilité de la population face à la maladie causée par l’ingestion d’eau ou d’aliments contaminés.
Dans certaines régions, les habitants restent pendant plusieurs mois sans eau courante, ce qui les contraint à recourir à des puits peu profonds, à des forages ou à des rivières peu sûres sur le plan sanitaire.
De plus, la présence d’eaux usées non traitées provenant de canalisations défectueuses et d’amas de déchets non collectés aggrave encore davantage les risques sanitaires, mettant en péril la santé des populations locales.
Dans ces circonstances, les épidémies de choléra sont devenues monnaie courante au Zimbabwe. En 2008, plus de 4.000 personnes ont succombé à la maladie, alors que plus de 100.000 personnes ont été contaminées.
Plus récemment, en 2019, une autre épidémie de choléra a frappé le pays, contraignant le gouvernement à déclarer l’état d’urgence dans la capitale après qu’au moins 3.000 cas ont été signalés.
Face à ce défi persistant, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) n’a cessé de tirer la sonnette d’alarme en pointant du doigt les problèmes d’accès à l’eau potable, mais aussi les phénomènes climatiques comme les tempêtes tropicales, qui peuvent provoquer des épidémies meurtrières.
Le choléra continue ainsi de tourmenter les populations au Zimbabwe à cause de décennies de négligence des infrastructures hydriques et sanitaires. Désormais, la restauration de ces infrastructures s’impose de manière pressante, non seulement pour contenir la crise actuelle, mais aussi pour prévenir de futures épidémies.