Johannesburg, 10/01/2025 (MAP) – L’ampleur du chômage en Afrique du Sud est une «véritable catastrophe nationale», a indiqué, vendredi dans le Cap occidental, le leader de la Ligue de la jeunesse du Congrès national africain (ANCYL), Collen Malatji.
«Le chômage en Afrique du Sud, qui a dépassé 33%, est pire que le Covid, le VIH et la tuberculose», a déclaré M. Malatji lors d’une conférence organisée dans le cadre des célébrations du 113è anniversaire de l’ANC.
Il a déploré le fait que le pays, qui est doté d’énormes ressources naturelles, soit incapable d’offrir un avenir meilleur à sa jeunesse, arguant que «l’Afrique du Sud était devenue une nation de consommateurs qui avait oublié la valeur de l’industrie manufacturière, ce qui avait conduit à un chômage endémique des jeunes».
Il a aussi pointé du doigt le secteur bancaire qui monopolise l’activité financière du pays, réitérant l’appel à la nationalisation de la Banque centrale sud-africaine. «L’économie devait être restructurée pour donner la priorité aux jeunes, qui constituent la force de travail et le meilleur investissement dans toute société», a déclaré le leader de la Ligue de la jeunesse de l’ANC.
C’est la première fois que le parti au pouvoir depuis la fin de l’apartheid en 1994 célèbre son anniversaire au Cap, depuis que l’Alliance démocratique a pris le contrôle de la ville en 2009.
Le taux de chômage officiel en Afrique du Sud a atteint 33,5 % au quatrième trimestre de 2024, selon l’Agence des statistiques (Stats SA). Les vents contraires de l’économie sud-africaine ont intensifié les pertes d’emplois dans de nombreux secteurs, laissant un nombre croissant de travailleurs sans source de revenus stable, souligne l’enquête sur les statistiques trimestrielles de l’emploi, publiée par Stats SA. 144 000 emplois ont été perdus entre juin 2023 et juin 2024, précise-t-on.
Commentant cette situation, Imraan Valodia, professeur d’économie, a déclaré que le pays avait besoin d’une nouvelle réflexion pour orienter l’économie vers une voie de croissance davantage axée sur l’emploi. «Le défi du chômage en Afrique du Sud nécessite une nouvelle réflexion et la reconnaissance du fait que les politiques visant à déréglementer le marché du travail ne constituent pas une solution», a-t-il dit.