Dakar, 19 août (APS) – La secrétaire exécutive du Conseil national de lutte contre le sida (CNLS), docteur Safiatou Thiam, recommande de miser sur les financements domestiques en vue d’apporter ‘’une réponse durable au VIH’’.
‘’Notre riposte au VIH est efficace, mais elle est fragile’’, a-t-elle notamment révélé dans un entretien accordé à l’APS. Elle estime que cela tient au fait que les financements de la lutte contre le sida proviennent à 78 pour cent de l’extérieur.
Elle avertit que si les partenaires étrangers arrêtent ces financements, la riposte au VIH pourrait être impactée.
‘’L’année dernière, le président de la République a annoncé une rallonge de deux milliards que nous n’avons pas encore reçue, mais je pense que c’est un pas important vers la transition des financements, vers des financements domestiques’’, a-t-elle souligné.
Elle estime que les financements domestiques ne doivent pas être tirés du budget, suggérant de faire preuve d’innovation pour disposer de financements durables.
‘’Ces moyens, il faut les trouver dans les taxes à travers la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE), demander aux entreprises de prendre en charge le traitement de leurs agents, parce que le traitement du VIH au Sénégal est gratuit pour tous les Sénégalais’’, a-t-elle déclaré.
Elle suggère de pousser la réflexion afin que ceux qui ont les moyens et ceux qui ont une assurance-maladie supportent leur propre prise en charge afin que l’Etat ne supporte plus que les dépenses des traitement des patients démunis.
‘’Les entreprises doivent accepter de prendre en charge leurs employés et on [doit] trouver d’autres sources de financement, comme des dividendes sur les richesses qu’a le Sénégal et les loger dans le cadre général du financement de la santé’’, a-t-elle préconisé.
Elle pense que les financements innovants pourraient être obtenus en prélevant un certain pourcentage sur chaque baril de pétrole ou mètre cube de gaz vendu.
‘’En tout cas, il nous faut trouver un moyen durable de financer notre riposte au VIH. Mais, pour le moment, nous comptons sur le budget de l’Etat du Sénégal, qui est le deuxième bailleur dans la lutte contre le sida derrière le Fonds mondial et devant l’USAID’’, a-t-elle insisté.