Nations Unies (New York), 05/04/2024 (MAP) – Les membres du Conseil de sécurité ont fermement condamné, vendredi, la reprise des attaques du Mouvement du 23 mars (M23) dans la région du Nord-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo (RDC), et dans d’autres régions, aggravant l’insécurité et exacerbant la situation humanitaire désastreuse actuelle.
Les Quinze ont exigé, dans un communiqué, « la cessation immédiate des hostilités et de toute nouvelle avancée du M23 ainsi que son retrait inconditionnel de toutes les zones occupées, comme convenu dans le cadre du processus de Luanda approuvé par l’Union africaine ».
Les membres du Conseil de sécurité se sont réunis le 27 mars pour discuter de la situation en RDC et ont été briefés à ce sujet par la Représentante spéciale du Secrétaire général dans ce pays et Cheffe de la Mission des Nations Unies en RDC, la MONUSCO, Bintou Keita.
Ils ont exprimé leur inquiétude face au nombre de personnes déplacées internes dans les provinces de l’Ituri, du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, appelant tous les donateurs à accroître leur soutien en réponse au Plan de réponse humanitaire 2024.
Les membres de l’instance exécutive de l’ONU ont appelé toutes les parties, en particulier le M23 et les groupes armés congolais, à permettre « un accès humanitaire sûr, rapide et sans entrave à ces personnes dans le besoin et à s’abstenir de toute violence contre les civils ».
Les membres du Conseil ont exprimé leur préoccupation face aux violations persistantes du droit international humanitaire et aux violations et abus des droits de l’homme, notamment la violence sexuelle dans les conflits, le recrutement et l’utilisation d’enfants.
Ils ont en outre exprimé leur inquiétude face à l’intensification de la mésinformation et de la désinformation, tout en renouvelant leur condamnation des discours de haine visant toute communauté et alimentant les violences intercommunautaires.
Les membres du Conseil de sécurité « ont condamné le soutien militaire étranger apporté au M23 et à tout autre groupe armé opérant en RDC et ont exigé la cessation de ce soutien et le retrait immédiat de toute partie extérieure de ce type de la RDC ».
Ils ont fortement encouragé les autorités de la RDC à prendre des mesures concrètes, notamment l’accélération de la réforme du secteur de la sécurité, pour éviter toute faille sécuritaire au Sud-Kivu afin d’assurer une protection efficace des civils, en particulier des femmes et des enfants.
L’ONU a entamé fin février le retrait progressif de ses Casques bleus de la province du Sud-Kivu. Le Conseil de sécurité des Nations Unies a en effet acté en décembre dernier la demande de Kinshasa d’un retrait progressif de la mission onusienne, qui est encore présente dans trois provinces, le Sud-Kivu, le Nord-Kivu et l’Ituri.