Yaoundé, 01/07/2023 (MAP)-Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international FMI a conclu les quatrièmes revues des accords avec le Cameroun au titre de la facilité élargie de crédit et du mécanisme élargi de crédit et a approuvé un décaissement de 73,6 millions de dollars.
Approuvés le 29 juillet, les accords triennaux mixtes au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) et du mécanisme élargi de crédit (MEDC) visent à appuyer le programme de réformes économiques et financières du pays, indique un communiqué du Bureau du Représentant Résident du FMI au Cameroun publié sur son site officiel.
L’approbation des revues a permis le décaissement immédiat de 55,2 millions de Droits de tirages spéciaux (DTS) (environ 73,6 millions de dollars américain), ce qui a porté le total des décaissements au titre des accords à 372,6 millions de DTS (environ 493,6 millions de dollars américain), fait savoir la même source.
La même source souligne que le Cameroun « fait preuve de résilience dans un contexte d’incertitude intérieure et mondiale ». La croissance est estimée à 3,8 % pour 2022, soutenue par la production hors secteur pétrolier. L’inflation, en glissement annuel, est estimée à 7,3 % à la fin de 2022, note le FMI. Le déficit budgétaire global s’est amélioré, passant de 3 % du PIB en 2021 à environ 1,1 % du PIB en 2022, grâce à l’augmentation des recettes pétrolières et non pétrolières ». Quant au déficit primaire hors pétrole il est resté inchangé à environ 3,9 % du PIB en 2022 en raison d’une hausse des dépenses liées aux subventions aux carburants.
Le communiqué relève que « les perspectives à moyen terme demeurent positives, sous réserve de la poursuite des réformes et d’un l’environnement extérieur plus favorable. La croissance prévue du PIB réel devrait atteindre 4 % en 2023 et s’établir en moyenne à 4,4 % à moyen terme ». « Cette amélioration est due à l’agro-industrie, la sylviculture, et au secteur des services, ainsi qu’à la production de gaz naturel liquéfié, qui devrait partiellement contrebalancer la baisse de la production pétrolière. L’inflation devrait redescendre en dessous de 3 % à moyen terme », poursuit la même source.
Lors de la conclusion de ces revues, le Conseil d’administration a également approuvé la dérogation pour non-respect du critère de réalisation relatif à la non-accumulation de nouveaux arriérés de paiement extérieurs parce que le dépassement était provisoire et négligeable, explique le texte.
À l’issue de la réunion du Conseil d’administration, M. Kenji Okamura, directeur général adjoint du FMI et président du conseil d’administration par intérim a déclaré que » la reprise de l’économie camerounaise se poursuit dans un contexte de difficultés au niveau intérieur et sur le plan mondial », ajoutant que « les programmes appuyés par le FMI ont soutenu les efforts des autorités visant à maintenir la stabilité macroéconomique et à promouvoir la croissance, ainsi que les progrès sur la poursuite de réformes durables ».
« Les perspectives à moyen terme demeurent favorables, en dépit des enjeux croissants. La mise en œuvre résolue de réformes permettra de gérer les chocs auxquels l’économie fait face en ce moment, tout en stimulant la croissance et en renforçant la résilience », souligne-t-il.
» Les résultats obtenus par le Cameroun dans le cadre du programme sont mitigés. Le critère de réalisation quantitatif relatif à l’accumulation d’arriérés extérieurs a encore connu des dépassements mineurs et provisoires au début de l’année 2023 et, à plusieurs reprises, trois des cinq objectifs indicatifs du programme n’ont pas été atteints . Si le rythme des réformes structurelles demeure lent, les autorités ont fait des progrès louables dans certains domaines essentiels comme la gouvernance et l’administration des revenus. La poursuite de mise en œuvre de mesures correctives sera indispensable pour atteindre les objectifs manqués et accélérer les réformes », poursuit le responsable du FMI.