Addis-Abeba, 17/09/2021 (MAP) – Le gouvernement éthiopien a appelé vendredi à une action immédiate afin de ramener une centaine de camions ayant transporté de l’aide humanitaire au Tigray qui «ne sont pas revenus» de cet Etat régional de l’Ethiopie.
La ministre éthiopienne de la Paix, Muferiat Kamil, a précisé que 93 pc des camions ayant acheminé l’aide humanitaire au Tigray ne sont pas revenus. « Cela nécessite une action immédiate», a tweeté la ministre.
Cette information a été confirmée par le Programme Alimentaire Mondial (PAM) qui a souligné que depuis le 12 juillet, 445 camions affrétés par le PAM pour acheminer de l’aide sont entrés au Tigray, mais seuls 38 en sont revenus.
Dans un communiqué, la porte-parole de l’agence onusienne, Gemma Snowdon, a affirmé que « pour le moment, c’est le principal obstacle à l’acheminement de l’aide humanitaire vers le Tigray ». « Nous ne sommes pas en mesure de constituer des convois de taille significative en raison du manque de camions », a-t-elle noté.
L’agence onusienne n’a aucune information sur les lieux où se trouvent les camions, a souligné Mme Snowdon, notant que «notre principal besoin est que ces camions soient à nouveau disponibles afin que les livraisons humanitaires dans la région puissent se dérouler à l’échelle requise pour une réponse efficace».
Le gouvernement fédéral avait à mainte reprise accusé les rebelles du front de libération du peuple du Tigray (TPLF) de bloquer les convois à destination de cette région.
Les autorités fédérales éthiopiennes, rappelle-t-on, avait décrété, fin juin dernier, un cessez-le-feu unilatéral et inconditionnel au Tigray et décidé de retirer ses troupes de la région après une présence de huit mois.
Début novembre 2020, l’armée fédérale éthiopienne avait mené une offensive contre les dissidents du TPLF, après avoir attaqué le Commandement Nord de l’armée éthiopienne et pris en otage plusieurs officiers supérieurs.
De hauts responsables du TPLF, dont un ancien chef de la diplomatie éthiopienne, avaient été tués lors d’opérations menées par l’armée et la police fédérales dans cette région, et plusieurs autres dirigeants et officiers supérieurs ont été arrêtés et déférés devant la justice.
En mai dernier, la Chambre des Représentants du peuple (Chambre basse du parlement éthiopien), avait approuvé à la majorité la désignation du TPLF comme « organisation terroriste ».