APS SÉNÉGAL–POLITIQUE–DIPLOMATIE / Un universitaire explique les dessous de la diplomatie de bon voisinage prônée par Dakar APS SENEGAL-AFRIQUE-DIPLOMATIE / A Banjul, Bassirou Diomaye Faye ”sera accueilli comme il se doit”, assure un officiel gambien APS SENEGAL-SIERRALEONE-COOPERATION / Le vice-président de la Sierra Leone reçu en audience par Bassirou Diomaye Faye APS SENEGAL-AFRIQUE-SOCIETE / Dakar et Banjul invités ‘’à jouer un rôle pilote’’ dans le processus d’intégration sous-régionale APS SENEGAL-LITTERATURE / L’Harmattan Sénégal présente deux ouvrages sur le blanchiment de capitaux dans l’UEMOA, samedi APS SENEGAL-AFRIQUE-CINEMA / Un expert salue la solidarité féminine mise en avant dans certains films pour sensibiliser sur le réchauffement climatique MAP CAN de futsal (demi-finale) : Le Maroc en finale et en Coupe du monde après sa victoire face à la Libye (6-0) MAP CAN de futsal (demi-finale): Le Maroc évince la Libye (6 – 0) se qualifie pour le Mondial MAP Le ministre malien de l’Agriculture salue les progrès du Maroc en matière de gestion d’eau et de barrages MAP Océanographie: Madagascar souhaite tirer profit de l’expérience marocaine (ministre malgache)

Le Kenya en 2022: les prémisses d’une relance malgré les crises persistantes


  27 Décembre      132        Politique (25317),

 

Nairobi, 27/12/2022 (MAP) – Après plus de deux années d’incertitudes sur les plans socio-économique et politiques, marquées notamment par une crise pandémique inédite et des tensions politiques, les Kényans ont commencé, en 2022, à voir de la lumière au bout du tunnel à la faveur d’un dénouement pacifique des élections générales, ainsi que des premières mesures sociales et économiques de la nouvelle administration.

En effet, les élections générales de 2022, notamment la présidentielle, ont tenu les Kényans en haleine en raison des violences ayant accompagné les précédents scrutins et qui ont fait de nombreuses victimes. A la sortie d’un long confinement affectant gravement les ménages et avec une sécheresse qui sévit pour la 4ème année consécutive, les électeurs voulaient à tout prix éviter un scénario qui les aurait enfoncé dans des situations plus chaotiques. L’enjeu économique l’emportait largement sur l’aliénation politique.

Si le Kenya fait figure d’exception dans la région d’Afrique de l’Est en matière d’enracinement démocratique, l’événement électoral en lui-même, a souvent été synonyme de débordements souvent sanglants.

Le scrutin de 2022 a fait l’exception après un dénouement pacifique, bien que les campagnes électorales aient été marquées par des tensions, plutôt verbales, entre les camps des deux principaux candidats à la présidentielle, à savoir William Ruto et Raila Odinga.

Après des campagnes effrénées, l’élection a eu lieu en septembre et a donné lieu à l’accession de William Ruto, vice-président sortant, au poste de chef d’Etat. Le camp adverse qui n’a pas accepté le résultats de scrutin, pointant certaines irrégularités et ambiguïtés, a recouru aux voies institutionnelles et démocratiques pour contester l’élection.

En effet, loin des contestations populaires qui débouchaient systématiquement à des violences électorales, le candidat perdant et son équipe ont décidé de saisir la Cour suprême kényane, qui a confirmé l’élection de Ruto comme 5ème président de la République du Kenya avec 50,49% des voix contre 48,85% pour Odinga.

Affaiblis par la Covid, la sécheresse et les répercussions économiques de la crise russo-ukrainienne, les citoyens ont voulu rapidement tourner la page des élections et épargner au pays de plonger dans une énième crise dont les conséquences seraient insupportables. Même pour les partisans de l’ancien Premier ministre Odinga, l’urgence n’était autre que la reprise économique.

Conscient qu’il avait du pain sur la planche, le président élu William Ruto a rapidement retroussé les manches et mis en place un certain nombre de mesures et de mécanismes visant à venir en aide aux populations affaiblies et relancer l’économie.

Parmi les premières décisions phares du nouveau chef d’Etat, l’importation de grandes quantités de fertilisants, élément essentiel pour les agriculteurs Kényans et qui devrait dans un court et moyen termes aider à améliorer le pouvoir d’achat en contribuant à la baisse des produits alimentaire.

Cette décision de William Ruto, qui visait à assurer la sécurité alimentaire, a permis de réduire de 50% les prix des engrais, au grand bonheur des agriculteurs mais aussi des consommateurs.

Autre mesure phare avec un impact direct sur les citoyens, le lancement du « fonds des débrouillards », destiné à faciliter l’accès au crédit aux catégories pauvres.

Une enveloppe d’environ 400 millions d’euros a été allouée à ce Fonds qui propose des prêts pouvant atteindre jusqu’à 50.000 shillings (400 euros environ) afin d’aider les petits commerçants et entrepreneurs à développer leurs activités.

En 2022, la dette publique du Kenya a commencé à se stabiliser grâce aux progrès de la consolidation fiscale, qui vient d’approuver un décaissement de 447,39 millions de dollars au pays, soulignant toutefois que sa croissance économique devrait être ralentie en 2022 par les effets de la crise russo-ukrainienne et la grave sécheresse qui ravage certaines régions du pays.

L’économie kényane est vulnérable aux chocs des prix des produits de base résultant de la crise russo-ukrainienne, notamment par le biais des importations de carburant, d’engrais, de blé et d’autres produits alimentaires, a expliqué l’institution financière dans un rapport publié récemment.

Outre les difficultés économiques, le Kenya a du faire face, en 2022, à une situation sécuritaire critique, marquée notamment par les attentats menés par les terroristes d’Al-Shabab.

Les régions frontalières de la Somalie ont connu cette année plusieurs attaques terroristes attribuées au groupe Al-Shabab, et qui ont fait de nombreuses victimes.

La flambée des attaques et des meurtres commis par les extrémistes dans ces régions kényanes, le Conseil kényan de sécurité a décidé de mettre en place un ensemble de mesures pour assurer la sécurité des citoyens et rétablir la stabilité. Les autorités ont ainsi imposé des couvres-feu nocturnes dans plusieurs zones, ordonnant le déploiement de forces de sécurité en renfort.

L’armée kényane a également mené des opérations sécuritaires, en particulier le long de la frontière avec la Somalie, dans le but d’éradiquer les groupes terroristes qui planifient leurs assauts récurrents depuis le voisin de l’est.

Si le problème sécuritaire est transfrontalier, l’autre grande crise dont a souffert le Kenya en 2022 concerne toute la région de la Corne de l’Afrique, à savoir la sécheresse.

En effet, l’ONU a indiqué que près de 2,5 millions de personnes ont été plongées dans l’insécurité alimentaire, dont plus de 465.000 enfants de moins de 5 ans et 93.000 femmes enceintes ou allaitantes souffrent de malnutrition.

Outre les humains, la faune qui fait office de trésor naturel du Kenya, a été gravement touchée par la sécheresse prolongée.

Entre février et octobre 2022 plus de 200 éléphants, 512 gnous, 381 zèbres, 12 girafes et 51 buffles ont succombé à la sécheresse qui continue de ravager 23 des 47 comtés du pays, détaille le rapport, précisant que 14 espèces ont été particulièrement touchées par la situation climatique, parmi lesquelles le zèbre de Grévry.

Conscient de l’urgence de sauver les animaux sauvages du pays et des défis posés par le changement climatique, le président William Ruto a fait de la question climatique l’une de ses priorités.

Dans ce sens, l’une des dernières initiatives lancées par le chef de l’Etat kényan durant cette année à été le programme visant la plantation de 15 milliards d’arbres d’ici 2032. Le but étant selon lui de lutter contre les effets du changement climatique, qui cause des catastrophes telles que les sécheresses, les inondations et les épidémies.

Si le début de l’année 2022 a été essentiellement marqué par les effets des crises économiques, sanitaires et climatiques, la fin de l’année semble apporter quelques solutions aux principaux maux dont souffrent les Kényans.

Aide à la reprise économique, ferme volonté s’assurer la sécurité alimentaire et détermination à lutter contre le changement climatique, autant de programmes et d’initiatives qui suscitent l’espoir d’un redressement de la situation du pays afin qu’il continue à jouer son rôle de locomotive économique régionale.

Par Hakim Ennadi

Dans la même catégorie