Nairobi, 12/07/2023 (MAP) – Le Kenya perd environ 3 milliards de shillings (21,2 millions de dollars) par jour à cause des manifestations en cours dans le pays, a annoncé mercredi l’Alliance du secteur privé du Kenya (KEPSA).
Les pertes sont en grande partie causées par les actes de pillage, de destruction et d’endommagement des biens qui accompagnent souvent les manifestations anti-gouvernementales observées dans plusieurs régions du pays, à l’initiative de la coalition Azimio La Umoja (opposition).
« Chaque fois que les moteurs économiques du pays sont à l’arrêt par crainte de vol et de destruction par des individus qui profitent des manifestations, des pertes inutiles sont engendrées, s’élevant à environ 3 milliards de shillings par jour, » a indiqué KEPSA dans un communiqué.
L’alliance a également souligné que le pays ne peut pas se permettre de telles actions, notant que l’économie est en difficulté, à cause notamment des effets d’une sécheresse prolongée, des élections générales et du ralentissement économique de l’année dernière.
« Les entreprises fournissent des biens et des services aux citoyens quelle que soit leur affiliation politique et doivent être protégées de toute machination politique, » a poursuivi la même source, mettant en garde contre les effets de l’instabilité économique sur les aspirations du pays.
Ce mercredi, de nombreux magasins et commerces du centre-ville de Nairobi sont restés fermés, tandis que ses rues, d’habitude denses et embouteillées, sont restées presque désertes, les habitants craignant les débordements qui accompagnent souvent les manifestations lancées par Raila Odinga, candidat perdant à la présidentielle de 2022, et chef de la coalition Azimio La Umoja.
L’ancien Premier ministre a, par ailleurs, annoncé l’annulation de son rassemblement prévu dans le quartier de Kamukunji à Nairobi, « afin de protéger les citoyens et éviter davantage de blessures et de pertes de vies ».
Bien que les manifestations aient été interdites par le chef de la police kényane, qui a appelé mardi la population à ne pas se joindre à ces « rassemblements illégaux, » les médias kényans ont fait état de quelques affrontements entre manifestants et forces de l’ordre, notamment à Nairobi, à Kisumu, bastion de Raila Odinga, et à Mombasa, deuxième plus grande ville du Kenya.
Au terme de la journée, la presse kényane a fait état d’au moins 7 morts dans des affrontements entre émeutiers et membres de la police dans différentes régions du pays.
Depuis le 20 mars, plusieurs villes kényanes dont Nairobi sont le théâtre de manifestations de masse, dénonçant les conditions de vie dans le sillage d’une hausse des prix des produits de base. Les partisans de Raila Odinga prétendent également que l’élection présidentielle lui a été volée.