Abidjan, 21 nov 2024 (AIP) – Le Premier ministre malien, Choguel Maïga, ainsi que l’ensemble de son gouvernement, ont été démis de leurs fonctions mercredi 20 novembre, selon un communiqué officiel lu au soir à la télévision nationale ORTM par le secrétaire général de la présidence.
Ce limogeage intervient après des déclarations critiques de Choguel Maïga samedi 16 novembre, dans lesquelles il reprochait aux autorités militaires de l’exclure des processus décisionnels, notamment sur le report unilatéral des élections censées rétablir l’ordre constitutionnel.
Les tensions entre Choguel Maïga et les colonels, récemment promus généraux, s’étaient aggravées depuis mai 2024. L’un de ses proches collaborateurs avait dénoncé ces divergences, ce qui lui avait valu une condamnation pour « atteinte au crédit de l’État ».
Limogé, Choguel Maïga pourrait chercher à se repositionner comme opposant politique en vue de futures élections. Cependant, il fait face à des accusations de « haute trahison et de déstabilisation » portées par des organisations pro-junte, ce qui pourrait entraîner des poursuites judiciaires et une éventuelle détention préventive.
Nommé Premier ministre en juin 2021 après le second coup d’État militaire, Choguel Maïga avait pris les rênes d’un gouvernement de transition dominé par les militaire, malgré ses critiques antérieures qualifiant cette dernière de « régime militaire déguisé ». Il s’était distingué par des prises de position virulentes contre la France, notamment lors d’un discours à la tribune des Nations unies en septembre 2021.
Le limogeage de Choguel Maïga reflète une recomposition politique au sein de la transition malienne, alors que plusieurs personnalités politiques sont toujours détenues, sans que l’ex-Premier ministre ne se soit mobilisé en leur faveur durant son mandat.