Kinshasa, 27 septembre 2024 (ACP).- L’ouverture jeudi du procès de la République démocratique du Congo contre le Rwanda devant la Cour de Justice de l’Afrique de l’Est a poussé l’agresseur, dès l’entame, à multiplier des manœuvres dilatoires sur la forme, a appris l’ACP vendredi de source diplomatique africaine.
La partie rwandaise a soulevé des exceptions pour éviter que le fonds de l’affaire ne soit connu par la Cour en contestant sa compétence à juger les graves accusations portées contre Kigali.
Puis, la partie accusée, donc le Rwanda, a argué également que certains faits remontaient à l’époque où la RDC n’était pas encore membre de la Communauté des Etats d’Afrique de l’est (EAC).
L’autre dilatoire porte sur le mandat de certains avocats de la RDC qui ne disposeraient pas d’un mandat régulier pour le procès et le plus écœurant porte sur la traduction des documents présentés par la RDC qui dont certains sont en français au lieu de l’anglais, allant jusqu’à exiger la certification des traductions.
Des accusations en béton
De son côté, l’accusation donc la RDC n’y est pas allée de mains mortes.
Elle a accusé le Rwanda d’avoir entretenu l’insécurité dans la partie est de la RDC depuis 1998 avec la rébellion du RCD et toutes ses déclinaisons. Puis le CNDP, le M23 dans toutes ses deux versions.
La RDC tient pour responsable, le Rwanda qui fait régulièrement traverser des troupes et des armes pour déstabiliser son voisin.
Pendant plus de 25 ans, le Rwanda a organisé et entretenu l’insécurité dans l’Est congolais en vue d’opérer la prédation des ressources naturelles. Pour en apporter la démonstration, de nombreux rapports des Nations-Unies vont servir aussi de preuve.
Imperturbables, les avocats de la RDC, n’ont pas voulu suivre la partie rwandaise sur cette voie pour favoriser l’examen du fond. Ce que le Rwanda ne veut pas entendre.
Le juge Johan Massara de la Cour de Justice de l’EAC a décidé d’examiner les préalables soulevés par le Rwanda.