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Le soft power africain : Cinq questions à l’économiste Ghizlane Salam


  7 Décembre      115        Politique (25313),

 

Rabat, 07/12/2022 (MAP) – De par sa position géographique stratégique, et la richesse de son patrimoine civilisationnel et religieux, le Maroc doit sa place parmi les trois pays africains les plus influents au monde au dynamisme de sa diplomatie, portée par une vision de « Soft Power » Made in Morocco.

En effet depuis le retour du Royaume dans le giron de l’Union africaine en 2017, le Soft Power du Maroc devient un modèle pour le développement et la stabilité géopolitique en Afrique.

Dans une interview accordée à la MAP, la professeure en économie à l’université Hassan II de Casablanca, Ghizlane Salam, met l’accent notamment sur le soft power africain et la stratégie du Royaume pour l’émergence d’un modèle d’enseignement maroco-marocain.

 

1- D’abord, qu’est ce que le soft power ?

 

Lobbying, influence ou encore soft power, des concepts qui sont très utilisés dans les relations internationales depuis plusieurs années. Les États pratiquent cette puissance pour agir, interagir ou réagir face à une situation donnée, dont le but est de mettre indirectement une pression, capable de convaincre l’autre partie à accepter et adopter les règles mises en jeu.Défini par le géopolitologue américain Joseph Nye en 1990 comme « l’habileté à séduire et à attirer » (Nye, 1990), le soft power est la capacité pour un acteur (un État par exemple) d’influencer le comportement d’autres acteurs par des moyens non coercitifs et intangibles, qui regroupent essentiellement des moyens idéologiques et culturels.

 

2- Qu’en est-il du soft power africain ?

L’Afrique était un bon élève à ce propos. Avec beaucoup de retard, certes, mais la lignée choisie jusqu’à présent ne peut qu’être félicitée. C’est notamment le cas de l’introduction de l’anglais dans le secteur de l’enseignement.

En effet, la stratégie de l’enseignement adoptée par le Rwanda au départ, puis par le Gabon, représente l’image de marque du soft power africain dans ce secteur.La réussite économique fulgurante du Rwanda ces dernières années est due essentiellement au dynamisme anglo-saxon, avec de nouveaux débouchés intelligents qui ont été ouverts sur des pistes non exploitées auparavant. Le Gabon a aussi choisi de sortir de l’espace francophone et a réussi à adopter l’anglais comme une deuxième langue officielle du pays, et ce depuis le pré-primaire et le primaire.

 

3- D’après le rapport « Soft Power Index » publié récemment par le cabinet britannique « Brand Finance », le Maroc se hisse à la 46è place (sur 120 pays). Qu’en est-il de la stratégie d’enseignement?

 

Le Maroc a procédé le mois de novembre 2022 à la nomination des membres du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique (CSEFES). Une vingtaine d’experts et de spécialistes, reconnus pour leur expertise et leur compétence dans ces domaines, vont se charger de définir les politiques publiques dans ce secteur crucial. L’ambition est de promouvoir l’école marocaine, offrir un enseignement de qualité à tous et garantir l’équité et l’égalité des chances dans ce domaine.

Cette décision laisse réfléchir autour de plusieurs enjeux. S’agit-il d’un changement radical du processus actuel d’enseignement ou d’une stratégie routinière comme toutes celles précédentes, ayant une date de fin pour passer à une autre nouvelle? Comment peut-on résoudre les défaillances et les échecs des programmes antécédents, en s’adaptant avec les nouvelles données internationales de l’enseignement actuel?

 

4- L’enseignement supérieur est appelé à accompagner le potentiel du Royaume. Comment peut-on relever les principaux défis auxquels fait face l’enseignement supérieur universitaire marocain ?

Je pense que le Maroc, en tant qu’un pays africain, a bien tracé les traits de son soft power en matière diplomatique, politique et économique sur la scène internationale. D’ailleurs, le cabinet britannique « Brand Finance » vient de publier son rapport « Soft Power Index 2022 » qui classe le Maroc parmi les trois pays africains les plus influents au monde, grâce à ses grands efforts diplomatiques.

Avec tout ce spécial trajet parcouru, le Conseil supérieur susmentionné devrait maintenir cette image de marque et mobiliser tous les pré-requis nécessaires pour changer radicalement le modèle de l’enseignement marocain. Il ne s’agit pas de modifier des pratiques, ni d’apporter des solutions à des anciens problèmes, ni même de proposer une nouvelle feuille de route avec une échéance.

 

5- C’est une nouvelle dynamique qui s’engage pour le modèle de l’enseignement marocain ?

Il s’agit plutôt de penser à développer un nouveau modèle capable de suivre la vitesse des avancées technologiques, numériques et digitales. Un modèle qui soit avec son contenu un soft power pour les autres nations. Un modèle d’enseignement riche et polyvalent qui produirait des générations polyvalentes, conscientes, intelligentes et équilibrées. Un modèle maroco-marocain qui respecte aussi les traits caractéristiques des spécificités nationales, aussi bien culturelles et idéologiques que politiques et économiques.

Finalement un modèle ambitieux capable d’asseoir un programme scolaire fort par sa composition plurielle, par sa philosophie participative des diverses parties prenantes, et surtout par son approche constructive entre le privé et le public.

Khalid EL HARRAK.

 

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