Harare, 11/09/2024 -(MAP)- Le gouvernement zimbabwéen se prépare à accueillir des milliers de ses citoyens vivant illégalement en Afrique du Sud, qui devraient être expulsés après l’expiration du programme de permis d’exemption zimbabwéen (ZEP), a révélé mercredi la ministre de la Fonction publique et de la Protection sociale, Maruva Mercy Dinha.
«Le Zimbabwe, en collaboration avec l’Organisation internationale pour les migrations, a jeté les bases de l’accueil des migrants en prévision du retour des non-titulaires du permis ZEP d’Afrique du Sud», a déclaré Mme Dinha lors de la présentation devant le Parlement des plans de l’exécutif pour gérer le retour des Zimbabwéens.
Elle a, dans cette même veine, expliqué que des Comités interministériels seront mis en place pour gérer le retour anticipé des ressortissants zimbabwéens et que son Département finalise actuellement les rénovations des Centres d’accueil et de soutien de Beitbridge et Plumtree, où les rapatriés seront accueillis et réintégrés dans leurs communautés d’origine.
Actuellement, environ 200.000 ressortissants zimbabwéens vivent en Afrique du Sud sous le régime du Zimbabwean Exemption Permit (ZEP), qui doit expirer le 29 novembre 2025. Étant donné que les détenteurs de ce régime ne sont pas éligibles à la résidence permanente et que les permis ne sont pas renouvelables, on craint de plus en plus que nombre d’entre eux soient expulsés.
Les préparatifs du gouvernement zimbabwéen visent à garantir que les citoyens de retour au pays puissent être réintégrés en douceur dans leurs communautés d’origine.
Le ministre sud-africain de l’Intérieur, Aaron Motsoaledi, a auparavant déclaré que son gouvernement n’a aucune intention d’autoriser la poursuite du programme de permis d’exemption zimbabwéen.
Le ministère de l’Intérieur a saisi la Cour suprême d’appel (SCA) de Pretoria pour annuler un jugement antérieur, qui a déclaré la fin du programme ZEP comme «illégale et inconstitutionnelle». La demande d’autorisation de faire appel a été contestée par la Fondation Helen Suzman et le Consortium pour les réfugiés et les migrants en Afrique du Sud (Cormsa)
Au cours de la procédure, l’avocat des requérants, William Mokhare, a soutenu que le ZEP, introduit en 2009, avait toujours été conçu comme une solution temporaire permettant aux Zimbabwéens ayant fui les troubles politiques et économiques dans leur pays de vivre et de travailler en Afrique du Sud «jusqu’à ce que le gouvernement soit convaincu» qu’il pouvait mettre fin à ce programme.
Ainsi, la question réellement portée devant le tribunal était de savoir si la fin de la dispense du programme d’exemption accordé aux ressortissants zimbabwéens était conforme aux prescriptions constitutionnelles et si cela avait été fait d’une manière autorisée par la loi.
Pour les ONG, l’Afrique du Sud devrait reconsidérer cette mesure de toute urgence, parce qu’elle signifie que près de 200.000 Zimbabwéens qui travaillaient légalement, payaient des impôts et contribuaient à l’économie locale verront leur vie complètement bouleversée.