Johannesburg, 31/12/2024 -(MAP)- L’économie sud-africaine a été morose pendant la majeure partie de la dernière décennie, le produit intérieur brut (PIB) du pays n’a pas augmenté comme le gouvernement l’espérait, tandis que le chômage est resté élevé et que la monnaie locale, le rand, continue à être volatil.
La croissance du PIB a été en moyenne inférieure à 1 % par an, en proie à des problèmes logistiques, à la criminalité, à la corruption et à une mauvaise gestion.
Selon Bianca Botes, directrice du groupe de solutions de trésorerie «Citadel Global», la crise énergétique a érodé la confiance des investisseurs et la situation politique s’est également dégradée, entraînant une perte de confiance de la part du public.
Elle estime que l’exécutif se doit d’entreprendre plusieurs réformes pour la stabilisation de l’approvisionnement énergétique, la hausse des investissements, la discipline fiscales et la promotion des partenariats public-privé.
«Ces développements pourraient marquer le début d’une période de croissance soutenue pour l’Afrique du Sud. Si le gouvernement d’union nationale parvient à maintenir sa cohésion et à mettre en œuvre les réformes nécessaires, le pays pourrait connaître une amélioration significative de ses performances économiques au cours des prochaines années», note l’analyste.
Le PIB de l’Afrique du Sud a diminué au premier trimestre 2024, comme prévu par les économistes, six secteurs enregistrant une croissance négative, notamment l’industrie manufacturière, l’exploitation minière, la construction et l’agriculture.
Au deuxième trimestre, le PIB a augmenté de 0,3 %, mais il s’est ensuite contracté de 0,3 %, au troisième trimestre de cette année.
Le chômage a été mis en évidence par une faible activité économique en 2024, avec une personne sur trois au chômage.
Au deuxième trimestre de l’année, le taux de chômage a encore augmenté passant de 32,9 % à 33,5%, selon les résultats de l’enquête trimestrielle sur la population active.
Quant à la monnaie locale, elle a continué sa volatilité, commençant l’année à 18,44 R/dollar le 1er janvier et augmentant jusqu’à un sommet de 19,31 R/dollar le 23 février, avant de diminuer après les élections du 29 mai et la formation du gouvernement d’unité nationale. Le Rand a effacé ses gains sur l’année pour s’échanger à 18,73 R/dollar le 30 décembre.
Annabel Bishop, économiste en chef chez Investec, a déclaré que le rand est désormais en passe de connaître sa pire performance depuis 2015 et sa plus forte baisse trimestrielle depuis plus de deux ans.
Les économistes estiment qu’il reste encore à voir si l’état actuel de l’électricité peut être maintenu, si les problèmes logistiques peuvent être résolus et si de nouvelles réformes peuvent créer un environnement favorable aux entreprises pour stimuler la croissance et l’emploi.
Ils s’accordent à dire que le gouvernement d’unité nationale doit inverser 15 années de déclin économique, en mettant en œuvre des politiques, en privatisant les ports, en améliorant la valorisation des minéraux et en réformant la politique commerciale. «Les taux d’intérêt élevés et les taux de chômage record doivent également être inversés pour stimuler l’économie de consommation du pays», relèvent-ils encore.