Kinshasa, 19 octobre 2018 (ACP)- L’épidémie de la maladie à virus Ebola à l’Est de la RDC a été déclarée à moindre risque de propagation au niveau international à l’issue d’une réunion convoquée mercredi par le Directeur Général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom, avec le Comité d’urgence pour le règlement sanitaire international.
Cette réunion avait pour but de déterminer si l’actuelle épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo constitue une urgence de santé publique de portée internationale. Au terme des délibérations, le Comité a conclu à l’unanimité que l’épidémie ne constitue pas, à ce stade, une urgence de santé publique de portée internationale. Le niveau de risque de propagation au niveau international est maintenu faible, mais très élevé au niveau national et régional.
Une épidémie d’Ebola qui sévit dans un contexte complexe
Le Comité d’urgence pour le règlement sanitaire international est conscient que l’actuelle épidémie d’Ebola en RDC sévit dans un contexte complexe qui présente d’importants défis. L’épidémie a lieu dans une zone de conflit avec des crises humanitaires prolongées. Les équipes de la riposte à l’épidémie ont eu à faire face, à un moment donné, à la méfiance de la communauté causée par diverses raisons dont la situation sécuritaire. C’est ainsi que des cas suspects ont évité le suivi ou se sont rendus tard au centre de santé. L’identification de nouveaux cas sans lien épidémiologique connu est une grande préoccupation qui nécessite une cartographie épidémiologique plus détaillée.
Le ministre congolais de la Santé, le Dr Oly Ilunga Kalenga partage cette évaluation de la réponse à l’épidémie faite par le Comité d’urgence pour le règlement sanitaire international. Cette dixième épidémie d’Ebola en RDC présente de nombreux risques et défis identifiés dès le départ.
Une riposte appréciée au niveau international
Malgré un contexte social et sécuritaire complexe, les équipes qui sont sur le terrain depuis le lendemain de la déclaration de l’épidémie font un travail admirable. Le plan de riposte est constamment évalué et ajusté pour répondre efficacement et rapidement aux défis liés à l’instabilité de la région. Le ministère de la Santé prend bonne note des recommandations du Comité et les intègrera dans le nouveau plan de riposte.
Le Comité d’urgence pour le règlement sanitaire international a félicité le gouvernement de la RDC, l’OMS et tous les partenaires de la riposte pour les progrès réalisés dans des circonstances difficiles. Tous les piliers de la riposte fonctionnent à grande échelle et sont ajustés en temps réel. Les activités de surveillance sont louables, mais doivent être intensifiées. Les vaccins et les traitements thérapeutiques expérimentaux sont utilisés à grande échelle pour la première fois. Le contrôle des voyageurs aux points d’entrée est réalisé à très grande échelle. On note aussi l’appui logistique et sécuritaire de la MONUSCO. Les activités de préparation des pays voisins sont en cours, bien que celles-ci nécessitent un important appui financier supplémentaire.
Les efforts de vaccination en ceinture ont permis d’atteindre de taux de couverture élevé parmi les populations éligibles (près de 90%), mais cette méthode repose entièrement sur un suivi efficace des contacts. Depuis le début de la vaccination contre le virus Ebola le 8 août 2018, 18.465 personnes ont été vaccinées dont 7.999 à Beni, 4.391 à Mabalako, 1.663 à Mandima, 1.392 à Katwa, 1085 à Butembo, 570 à Masereka, 434 à Bunia, 355 à Tchomia, 240 à Komanda, 121 à Oicha, 110 à Musienene et 105 à Kalunguta. ACP/Kayu/KGD