Johannesburg, 10/12/2024 (MAP) – Le ministre sud-africain des Finances, Enoch Godongwana, a souligné, mardi, la difficulté de quantifier avec précision les énormes pertes économiques subies par l’Afrique du Sud, en raison des flux financiers illicites (FFI), alors que le pays s’efforce toujours de sortir de la liste grise du Groupe d’action financière (GAFI).
«En raison de la nature des flux financiers illicites, ainsi que de l’évasion fiscale, il est difficile d’évaluer avec précision les pertes subies par le fisc ou l’économie et les estimations varient donc considérablement», a déclaré M. Godongwana en réponse à une question parlementaire.
L’Afrique du Sud a été placée début 2023 sur la liste grise du GAFI, l’organisme de surveillance mondial, évoquant des efforts insuffisants pour lutter contre les flux financiers illicites tels que le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Cette inscription sur la liste grise a soumis le pays à une surveillance accrue.
Le ministre a révélé qu’en octobre 2024, l’Afrique du Sud avait abordé huit autres points d’action recommandés par le GAFI, précisant que six des points d’action initiaux restent à résoudre, avec une date limite d’ici janvier 2025.
«L’Afrique du Sud n’a désormais plus qu’un seul cycle de rapport pour traiter les six points d’action restants», a-t-il déclaré, notant que trois de ces mesures prévoient une augmentation des enquêtes et des poursuites pour blanchiment d’argent, financement du terrorisme et services de transfert d’argent transfrontalier non autorisés.
Les trois autres mesures visent à garantir l’accès aux informations sur la propriété effective des entreprises et à appliquer des sanctions en cas de non-respect des réglementations en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a-t-il expliqué.
Si l’Afrique du Sud règle tous les points en suspens d’ici janvier 2025, une visite sur place du Groupe conjoint africain du GAFI pourrait avoir lieu en mai 2025.
Toutefois, si le pays ne parvient pas à satisfaire aux exigences de l’organisme de surveillance, il devra continuer à soumettre un rapport tous les quatre mois jusqu’à ce qu’il soit en conformité.
Un rapport conjoint de l’OCDE et du Trésor national d’Afrique du Sud révèle que les flux financiers illicites continuent de représenter un défi important pour le pays. L’étude estime qu’entre 3,5 et 5 milliards de dollars de FFI quittent le pays chaque année, ce qui représente environ 1 à 1,5 % du PIB sud-africain.