Casablanca, 03/12/2024 (MAP) – Les guichets uniques se positionnent comme des acteurs majeurs dans la dynamisation des échanges commerciaux en Afrique et ce, grâce à la digitalisation, ont indiqué, mardi à Casablanca, des directeurs de guichets uniques africains.
Intervenant lors d’une table ronde tenue dans le cadre des « Rencontres Digitales by PortNet », ces directeurs ont discuté des avancées et des défis liés à la digitalisation des échanges commerciaux en Afrique et ont mis en lumière le rôle crucial des plateformes numériques dans la simplification des procédures douanières, la promotion de l’intégration régionale, la fluidification du commerce transfrontalier et la réduction des coûts et des délais.
« Ces plateformes, en regroupant l’ensemble des formalités administratives en un seul point d’accès, permettent de réduire les délais de dédouanement, de diminuer les coûts de transaction et d’améliorer la transparence des opération », a affirmé Youssef Ahouzi, directeur général de PORTNET S.A. (Guichet unique national des procédures du commerce extérieur).
Il a souligné le rôle clé de PORTNET S.A dans la simplification et l’harmonisation des formalités liées au commerce extérieur, rappelant le lancement récent de la digitalisation des certificats de contrôle à l’origine en collaboration avec le ministère de l’Industrie et du Commerce.
Selon M. Ahouzi, l’objectif ultime des guichets uniques est d’assurer une expérience fluide et sécurisée pour les opérateurs économiques, en s’étendant également à l’interopérabilité régionale et continentale.
Cette vision nécessite une coordination étroite entre les pays pour optimiser les échanges bilatéraux et régionaux, notamment dans le cadre de l’Alliance africaine pour le commerce électronique (AACE), a-t-il préconisé.
De son côté, Yann Leroux, directeur général du guichet unique de la République Démocratique du Congo (SEGUCE-RDC) a mis en avant les avancées de la RDC en matière de procédures de dédouanement, insistant sur le caractère évolutif d’un guichet unique, qui doit continuellement intégrer de nouvelles procédures et documents.
Un aspect important de ce projet réside dans la formation et l’accompagnement des utilisateurs pour garantir leur adoption des solutions numériques, a-t-il soutenu, faisant savoir qu’en RDC, cette stratégie repose sur un modèle de forfait par opération, permettant de financer des sessions de formation et un soutien technique continu.
Pour sa part, Mor Talla Diop, directeur exécutif du guichet unique nationale du Sénégal, a rappelé l’importance du partenariat public-privé pour instaurer une dynamique concertée entre les différents acteurs, soulignant les efforts pour promouvoir la digitalisation et harmoniser les pratiques au sein de la région.
Il a également distingué les étapes clés de ce processus, de l’automatisation à la dématérialisation, en passant par la digitalisation. Ces évolutions visent à fluidifier les échanges transfrontaliers et à répondre aux exigences technologiques et organisationnelles d’une Afrique en pleine mutation économique.
Par ailleurs, Rose Tiemoko Kabran, Directrice du Commerce, Commission de l’Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA), a apporté des précisions sur les défis spécifiques rencontrés par les différents guichets uniques, en mettant l’accent sur la nécessité d’une collaboration accrue entre acteurs publics et privés.
Elle a, en outre, présenté les efforts déployés par l’Union pour harmoniser les réglementations nationales en matière de commerce électronique, avec comme objectif de créer un espace économique régional intégré, où les biens et les services circulent librement.
Les intervenants ont identifié plusieurs défis à relever pour accélérer la digitalisation des échanges commerciaux en Afrique, notamment, l’harmonisation des réglementations nationales, le développement des infrastructures numériques, la formation des acteurs, la protection des données et la cybersécurité.
S’agissant des perspectives, ces intervenants ont relevé que la digitalisation des échanges commerciaux offre de nombreuses opportunités pour le développement économique de l’Afrique, telles que la réduction des coûts de transaction, l’amélioration de la compétitivité des entreprises africaines et l’accélération des échanges.
