Harare, 29/03/2023 -(MAP)- Les ressortissants zimbabwéens de retour dans leur pays en provenance d’Afrique du Sud à l’approche de l’expiration de leurs permis de séjour exceptionnel (ZEP) ont du mal à se réinstaller et se battent pour joindre les deux bouts, ont indiqué des ONGs zimbabwéennes.
Le gouvernement sud-africain avait décidé de ne pas renouveler le permis d’exemption des Zimbabwéens, dont ils ont bénéficié depuis 2009, accordant aux 180.000 détenteurs de ce document une période de grâce qui se terminera le 30 juin 2023.
Alors que les autorités zimbabwéennes ont affirmé avoir mis en place les mesures nécessaires pour accueillir leurs ressortissants de retour d’Afrique du Sud, les ONGs déplorent un manque d’accompagnement pour cette catégorie vulnérable.
Le président de l’Union des éducateurs zimbabwéens, Jack Mutsvairo, a souligné que les déclarations du gouvernement concernant l’aide apportée aux familles retournées dans le pays n’étaient « que de la rhétorique ».
« Jusqu’à présent, nous n’avons rencontré aucun rapatrié ayant reçu de l’aide du gouvernement. Les ressortissants zimbabwéens de retour ont du mal à se réinstaller dans leur pays d’origine », a-t-il regretté.
Pour sa part, la fondatrice de la Politeness Foundation, Polite Mbowa, a déclaré que la plupart des rapatriés n’avaient pas les moyens de payer les frais de scolarité de leurs enfants.
« Ces personnes ont vraiment besoin d’un système de soutien du gouvernement », a-t-elle ajouté, notant que certaines d’entre elles pensent déjà à retourner en Afrique du Sud pour trouver un travail et subvenir aux besoins de leurs familles.
La décision du gouvernement sud-africain de ne pas prolonger le permis de séjour des Zimbabwéen a suscité les critiques des ONG des droits de l’Homme dans le pays. La Fondation Helen Suzman (HSF) avait lancé une action en justice contre le gouvernement pour annuler cette décision.
L’ONG sud-africaine a argué que « les immigrés zimbabwéens seront confrontés à un choix désespéré : rester en Afrique du Sud en tant que migrants sans papiers, avec toute la vulnérabilité qui s’attache à un tel statut, ou retourner dans leur pays d’origine où la situation économique est restée inchangée ».
L’Afrique du Sud, qui compte près de 4 millions d’immigrés, a durci ses réglementations en matière de visas au cours des dernières années, dans un contexte marqué par une crise économique aiguë et des taux de chômage records dépassant 34%.