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Lisbonne : Focus sur l’engagement du Maroc dans la lutte contre l’insécurité alimentaire en Afrique


  23 Novembre      75        Alimentation (275), Economie (20813),

 

Lisbonne, 23/11/2022 -(MAP)- Les participants à une conférence autour de la thématique « l’Afrique du 21ème siècle » ont mis en avant, mardi à Lisbonne, le rôle joué par le Maroc dans le renforcement de la sécurité alimentaire en Afrique et son leadership mondial dans l’industrie des engrais.

Cette rencontre, à laquelle ont pris part l’ambassadeur du Royaume à Lisbonne, Othmane Bahnini, des diplomates accrédités au Portugal, des organisations internationales, des institutions africaines et européennes, ainsi que des experts et universitaires, a permis de mettre en lumière l’engagement du Maroc dans la lutte contre l’insécurité alimentaire à l’échelle du continent africain.

Il a été, aussi, question de mettre en exergue la dynamisation des relations économiques intra-africaines, la modernisation structurelle de l’agriculture africaine, ainsi que les défis alimentaires majeurs auxquels le continent est confronté.

A cet égard, le directeur général de l’Institut Royal des études stratégiques, Mohamed Tawfik Mouline, a souligné lors d’un panel sous le thème « les effets de la guerre en Ukraine sur l’Afrique dans le domaine de la sécurité alimentaire », que le Maroc a alloué deux millions de tonnes d’engrais pour renforcer la sécurité alimentaire en Afrique en 2021.

Il a, dans ce même contexte, rappelé que l’Office chérifien des phosphates (OCP), incarnant son ambition de contribuer à la modernisation de l’agriculture africaine, a conclu un certain nombre d’accords pour la mise en œuvre de projets de construction d’usines pour la production d’engrais au Nigeria, au Ghana et en Éthiopie, mais également pour cartographier les sols, produire des engrais appropriés et fournir des produits adaptés au sol.

D’autre part, M. Mouline a estimé que l’exacerbation de la crise de l’insécurité alimentaire en Afrique démontre les défis structurels importants auxquels le continent doit faire face, afin d’immuniser le continent contre tout choc, notamment dans un contexte mondial marqué par l’incertitude, la complexité et l’ambiguïté.

Faire face à ces défis, a-t-il dit, nécessite un effort collectif, basé sur la mobilisation et la responsabilité de tous les acteurs aux niveaux local et transnational, et ce, dans le cadre d’une gouvernance globale, visant à assurer la souveraineté alimentaire en Afrique.

Selon lui, cette voie nécessite de considérer l’alimentation comme un enjeu géopolitique majeur, notant, dans ce sens, que les concertations entre les pays africains ainsi qu’une coopération renouvelée entre l’Afrique, l’Europe et l’Atlantique Sud ne peuvent qu’être bénéfiques pour la sécurité alimentaire en Afrique et dans le monde.

Après avoir mis en avant le positionnement géographique du Royaume et son engagement pour le développement indépendant de l’Afrique, M. Mouline a affirmé que le pays est prêt à mettre son expérience et son savoir-faire au service d’une relation tripartite solide entre l’Afrique, l’Europe et l’Amérique latine.

Il s’est également arrêté sur les répercussions de la guerre en Ukraine, qu’il a résumées dans la forte hausse des prix des matières premières, de l’énergie et de l’inflation, tant en Afrique que dans le monde, notant que celle-ci a placé la question alimentaire au centre des enjeux géopolitiques.

Dans le même sillage, M. Bahnini a indiqué que la sécurité alimentaire, en plus d’être un chantier national structurel, incarne l’engagement fondamental du Maroc aux niveaux international et régional, tout en rappelant que la sécurité alimentaire constitue un axe important dans la politique marocaine de coopération Sud-Sud.

Selon lui, elle occupe également une place centrale dans la coopération bilatérale avec les pays frères du continent et est au cœur des initiatives pionnières lancées par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, à l’occasion de la 22ème session de la conférence des Parties en 2016, telles que l’initiative « Triple A » pour adapter l’agriculture africaine aux changements climatiques et « Triple S » pour promouvoir la durabilité, la stabilité et la sécurité en Afrique.

Le diplomate, qui a rappelé que le Royaume dispose des plus grandes réserves de phosphates au monde, estimées à 70% des ressources disponibles, ce qui conforte sa position de leader dans le domaine de la sécurité alimentaire, a également relevé que ces initiatives revêtent une importance stratégique et vitale pour faire face aux défis climatiques, renforcer la résilience et l’adaptation en Afrique et assurer par conséquent la sécurité alimentaire sur le continent africain.


 

Paulo Neves, président de l’Institut pour la promotion de l’Amérique Latine et des Caraïbes (IPDAL) a, pour sa part, déclaré que le Maroc est un pays émergent avec une économie forte et possède l’expérience et la compétence lui permettant de jouer un rôle crucial dans le renforcement de la sécurité alimentaire non seulement en Afrique du Nord, mais aussi au sein de l’Union africaine, qui en est un acteur majeur.

M. Neves a dans ce même contexte affirmé que le Maroc, de par ses relations avec son environnement méditerranéen et européen et ses relations étroites avec un certain nombre de pays d’Amérique latine, tels que le Brésil et d’autres, est apte à participer au traitement d’un certain nombre de problématiques et de défis communs, dont la crise de l’insécurité alimentaire.

Soulignant l’importance de la coopération tripartite, dans laquelle le Maroc joue un rôle de premier plan, au vu de sa position stratégique de passerelle entre les deux continents, M. Neves a mis en lumière les intérêts communs que partagent le Maroc et son voisin le Portugal, ce qui leur permet d’œuvrer ensemble pour affronter moult défis, notamment l’immigration, la gouvernance, l’alimentation et la crise énergétique.

Il a, par ailleurs, estimé que les problèmes et défis communs aux pays de la région, tels que la crise alimentaire et la hausse de l’inflation et des prix due à la guerre en Ukraine, nécessitent la mise en place d’un agenda commun pour y trouver des solutions.

De son côté, Damien Berger, co-fondateur d’une entité spécialisée dans la recherche politique, économique et sociale en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, a déclaré que le Maroc a réussi le pari de diversifier son agriculture depuis le lancement du premier programme du Plan Maroc Vert et sa transformation en une agriculture à haute valeur d’exportation, qui contribue à soutenir la sécurité alimentaire du pays.

D’autre part, le conférencier a estimé que le Maroc est l’un des principaux acteurs régionaux et internationaux dans le domaine de l’énergie verte, ce qui lui a permis d’atténuer l’impact des prix mondiaux élevés de l’énergie sur son économie.

Il s’est également attardé sur le leadership du pays dans l’industrie du phosphate, tout en mettant en exergue la tendance de celle-ci vers la production et l’exportation d’engrais, outre le lancement de projets de coopération conjointe avec les pays d’Afrique de l’Ouest et de l’Est dans ce domaine.

Et de soutenir que le Maroc a la possibilité de devenir un acteur international majeur dans l’industrie des engrais, ce qui renforcerait sans nul doute sa position géopolitique.

Organisée par l’Institut pour la promotion de l’Amérique latine, cette conférence annuelle sur la diplomatie publique, vise principalement à sensibiliser les acteurs européens aux grandes réalisations politiques et économiques du continent africain.

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