Dakar, 31/05/2023 (MAP)-Le gouvernement prendra toutes les dispositions pour « une élection présidentielle démocratique, paisible, libre et transparente », a déclaré le président sénégalais, Macky Sall, mercredi en lançant au Palais de la République à Dakar le Dialogue politique national avec toutes les forces vives de la nation.
Cette concertation, censée apaiser le climat tendu dans le pays, a été lancée en présence des centrales syndicales, des autorités religieuses et coutumières, des partis politiques et des mouvements de la société civile. L’opposant Ousmane Sonko, chef du parti Pastef, et l’un des leaders de la coalition Yewwi Askan Wi (libérer le peuple) a décliné l’invitation du chef de l’Etat, alors que l’ex-maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, et membre de l’opposition, prend part à ce dialogue comme le Parti démocratique sénégalais PDS de l’ancien président, Abdoulaye Wade.
« Le dialogue national faisait partie de l’identité socio-culturelle sénégalaise », a rappelé dans son discours d’ouverture de cette rencontre le chef de l’Etat, qui dit avoir érigé le dialogue en principe de gouvernance.
« Cette concertation n’est pas une première parce que le Diisso fait partie de notre identité socio-culturelle. C’est pourquoi j’ai érigé le dialogue en principe de gouvernance qui transcende le face à face pouvoir-opposition et intègre toutes les forces vives de la nation’’, a affirmé Macky Sall.
Le président de la République a estimé que ‘’la vie nationale ne peut être monopolisée par les seuls antagonismes politiques au détriment d’autres priorités’’.
Macky Sall a invité les participants à s’appuyer sur les expériences des précédentes concertations dirigée par Famara Ibrahima Sagna avec la mise en place des commissions.
‘’S’agissant du format du dialogue, tirant partie de l’expérience passée nous pourrons reconduire’’ les mêmes commissions, a-t-il dit.
Il a annoncé la mise en en place des commissions politiques, économiques et sociales, cadre de vie et environnement, des commissions paix et sécurité, ressources naturelles, bonne gouvernance et lutte contre la corruption, la commission administration et décentralisation, territorialisation des politiques et défenses publiques et une commission de synthèse.
Sur le volet dialogue politique, Macky Sall a recommandé de mener ‘’les concertations de façon à consolider nos acquis démocratiques par de nouveaux consensus sur le code électoral, le processus électoral et les droits civiques et politiques’’.
Le chef de l’Etat est d’avis que l’élection présidentielle du 25 février 2024 ‘’s’impose d’elle-même comme sujet de dialogue’’.
Macky Sall dit être convaincu que ce scrutin ‘’va se passer comme le pays sait si bien’’ en organiser.
Le chef de l’Etat a désigné à cet égard l’ancien président de l’Assemblée nationale, Moustapha Niasse pour le représenter au dialogue politique.
Macky Sall souhaite que ‘’le dialogue soit inclusif en intégrant au bloc composé de la majorité présidentielle de l’opposition et des non-alignés, les représentants des guides religieux, coutumiers ainsi que la société civile’’.
Le président Macky Sall a d’autre part promis la fermeté de l’Etat face aux tensions qui vont grandissant à l’approche d’un verdict contre l’opposant Ousmane Sonko.
« Rassurez-vous, l’État est et restera debout pour protéger le modèle de société sénégalais », a dit Macky Sall, tout en appelant à « bannir la violence physique et verbale ainsi que les discours haineux et discriminatoires ».
M. Sall a exalté à cet égard les valeurs de la cohésion sociale. « Adhérer à ces valeurs, c’est bannir la violence physique et verbale ainsi que les discours haineux et la stigmatisation », a-t-il dit.
« Chaque violence physique, chaque violence verbale, chaque mot de haine, chaque bien privé ou public saccagé et, au-dessus de tout, chaque Sénégalais tué constitue une blessure profonde à notre pays », a-t-il lancé.
‘’La vie de notre pays ne pourrait être rythmé par les seuls antagonismes politiques, au détriment d’autres questions d’intérêt commun’’, a ajouté le président de la République.
Il a fait observer que le dialogue national survient dans un contexte dominé par ‘’la menace terroriste’’ dans les pays du Sahel et l’exploitation prochaine des ressources pétrolières et gazières.
Macky Sall a proposé que le parrainage des candidats à l’élection présidentielle et les droits civiques des acteurs politiques fassent partie des sujets de discussion. Il a promis d’être ‘’attentif’’ aux conclusions de ce dialogue.
Prenant la parole, pour sa part, l’ex-président du Conseil économique, social et environnemental (CESE), Idrissa Seck, a déclaré s’attendre à ce que le dialogue national aboutisse à ‘’une démocratie renforcée’’ pour le Sénégal et à une élection présidentielle libre, transparente et inclusive en février 2024.
‘’J’attends de ce dialogue les conclusions suivantes : une démocratie renforcée, des élections […] libres, transparentes et inclusives, des résultats incontestables’’, a déclaré M. Seck, leader du parti Rewmi (Pays).
Il a dit souhaiter que les résultats du prochain scrutin présidentiel ‘’reflètent l’exacte expression de la volonté et du choix du peuple sénégalais, le seul habilité à dire à qui il confie son mandat’’.
L’élection présidentielle au Sénégal aura lieu le dimanche 25 février 2024.
Le président Macky Sall, élu en 2012 et réélu en 2019, n’a pas encore dévoilé son intention quant à sa candidature à ce scrutin.