Dakar, 08/07/2023 (MAP) – Le président du Sénégal Macky Sall, a affirmé que ‘’rien ni personne ne pourra remettre en cause le processus électoral’’ devant aboutir à l’organisation de l’élection présidentielle du 25 février 2024.
‘’En 2019 aussi, on disait que si certains candidats ne participaient pas à l’élection, ce serait le chaos. Pourtant, tout s’est bien passé. L’élection se tiendra et le peuple choisira son président. Rien ni personne ne pourra remettre en cause le processus électoral’’, a dit Macky Sall dans une interview accordée au journal « Le Monde » et dont les propos ont été relayés par l’agence officielle de presse sénégalaise « APS ».
‘’Non, je ne crains rien. Je dirige un pays, je ne me focalise pas sur un débat de personne. Si quelqu’un doit être arrêté, il doit l’être’’, a répondu M. Macky Sall à la question du journal français de savoir s’il craignait ou pas qu’une arrestation de l’opposant Ousmane Sonko engendre de nouvelles violences dans le pays.
Sonko a été condamné le 1er juin à deux ans de prison ferme pour ‘’corruption de la jeunesse’’ au terme de son procès pour viol et menaces de mort sur la demoiselle Adji Sarr. Jugé par contumace, il déclare n’avoir pas reçu une convocation de la chambre criminelle du tribunal de grande instance de Dakar l’invitant à se présenter au procès.
‘’Oui. Certains appellent à l’insurrection, à prendre le pouvoir par des méthodes antidémocratiques pour saper les fondements de la République. Ce sont des dangers pour notre pays. Mais même si le Sénégal peut être secoué, comme tous les pays, il résistera pour continuer sa marche’’, a déclaré Macky Sall.
Le chef de l’Etat sénégalaise accuse La France insoumise, le parti politique de l’opposant français Jean-Luc Mélenchon, d’avoir ‘’soutenu ces violences’’, celles survenues au Sénégal à la suite du procès d’Ousmane Sonko pour viol et menaces de mort. ‘’C’est une ingérence inadmissible’’, a dénoncé M. Macky Sall ajoutant: ‘’Nous n’accepterons pas d’entrer dans ce jeu de diversion’’.
‘’Quand des personnes attaquent des brigades pour prendre des armes, est-ce une manifestation démocratique ? Pourquoi détruire des mairies, des prisons, des tribunaux ? Quand des manifestants incendient des maisons, Amnesty International condamne-t-elle ces actes ? Quand on appelle la jeunesse à mourir, à se sacrifier, où est cette organisation ?’’, s’est interrogé le président sénégalais, concernant cette organisation de défense des droits de l’homme ayant dénoncé un ‘’usage disproportionné’’ de la force publique contre des manifestants au Sénégal.
Macky Sall juge d’autre part ‘’ridicule’’ le dépôt d’une demande d’enquête pour ‘’crimes contre l’humanité’’ auprès de la Cour pénale internationale, contre lui et d’autres personnalités sénégalaises, par Juan Branco, un avocat français d’Ousmane Sonko. ‘’Nous n’accepterons pas d’entrer dans ce jeu de diversion’’, a-t-il lancé.
Par ailleurs, à la question de savoir s’il est intéressé par le poste de l’actuel secrétaire général des Nations unies, lorsqu’il quittera ses fonctions de chef d’Etat en 2024, Macky Sall a répondu: ‘’Il est trop tôt pour répondre à cette question. Le mandat de M. Guterres court jusqu’en 2026. Attendons 2025’’.
Macky Sall avait annoncé lundi dans une adresse à la nation, qu’il ne serait pas candidat à la présidentielle de février 2024, mettant fin à des mois de suspens.
« Mes chers compatriotes, ma décision longuement et mûrement réfléchie est de ne pas être candidat à la prochaine élection du 25 février 2024 », avait déclaré le chef de l’Etat sénégalais
« J’ai un code d’honneur et un sens de la responsabilité historique qui me commandent de préserver ma dignité et ma parole », a-t-il dit pour justifier son choix qui a été salué au niveau national et international.