Antananarivo, 24/11/2024 -(MAP)- Plusieurs organisations de la société civile malgache ont exprimé, dimanche, leurs préoccupations quant aux menaces sur la biodiversité qu’entrainera la construction d’une autoroute reliant la capitale Antananarivo à Toamasina.
Ces ONG soulignent, dans un communiqué, les risques que représente ce projet pour les forêts malgaches, sans que le gouvernement n’ait fourni de garanties, de nouveaux tracés ou d’études d’impact social et environnemental complètes.
L’autoroute, dont les travaux ont déjà commencé, doit traverser deux aires protégées : Anjozorobe Angavo et le Corridor Ankeniheny-Zahamena, abritant plus de 10 % des forêts primaires restantes de Madagascar, précise-t-on.
Elle expliquent que malgré les inquiétudes soulevées par la société civile, le gouvernement n’a pas envisagé de révisions officielles du tracé et a annoncé un nouveau projet, «la route du soleil», menaçant également d’autres zones protégées.
Les études mondiales montrent que la construction de routes en forêt tropicale entraîne une déforestation massive.
Autour des nouvelles routes en construction, jusqu’à 95 % des forêts environnantes sont menacées d’exploitation illégale, de production de charbon, d’agriculture sur brûlis et d’activité minière, déplorent ces organisations. Et d’ajouter que la destruction de ces forêts compromettrait la sécurité alimentaire et hydrique de millions de Malgaches et aggraverait la pauvreté rurale.
Ces initiatives de construction routière, notent-elles, pourraient également avoir des conséquences désastreuses sur la biodiversité unique de Madagascar, mettant en danger des espèces menacées comme l’Indri, le plus grand primate de l’île.
Les organisations signataires du communiqué pointent du doigt le rôle du Fonds monétaire international (FMI), qui a récemment débloqué 658 millions de dollars pour Madagascar, dont 321 millions consacrés à la résilience climatique.
Elles insistent sur le fait que le financement climatique est crucial, mais en contradiction avec des projets menaçant directement les forêts. Les ONG appellent le FMI à reconsidérer les conditions de ce financement, en le liant impérativement à la protection des forêts qui sont essentielles pour la résilience écologique que les financements cherchent à soutenir.