Bamako, 25/11/2022 (MAP)-Les autorités de transition maliennes ont réfuté en bloc les accusations d’abus de l’armée contre les civils, d’alliance avec des éléments du groupe russe Wagner et de ségrégations contre la communauté peule, véhiculées par la Fédération internationale pour les droits humains (FIDH) .
La FIDH a publié jeudi un rapport faisant état d’une hausse sans précédent en 2022 des attaques contre les civils dans le centre du Mali, un des principaux foyers de la violence au Sahel.
Le rapport dénonce les crimes perpétrés selon la FIDH par les jihadistes, les milices communautaires, mais aussi l’armée malienne et le groupe paramilitaire russe Wagner.
« Ces allégations sont pour la plupart tendancieuses, non recoupées et faites à dessein, dans le but de ternir l’image des Forces de défense et de sécurité maliennes », a déclaré le gouvernement malien dans un document publié jeudi soir en réaction à ce rapport.
Le gouvernement malien évoque un « étalage de faits sur la base de témoignages non contradictoires, ne s’appuyant sur aucune preuve tangible et souvent faits sous la menace de groupes terroristes ».
Dans ses observations, le gouvernement assure que les forces armées maliennes agissent dans le strict respect des droits de l’Homme et dénonce les accusations sans preuves visant à ternir l’image de l’armée malienne.
Les autorités de la transition maliennes nient également tout ciblage ethnique de certaines communautés dans le conflit, et affirment que les violations présumées des droits humains qui leur ont été signalées ont été traitées par la justice militaire.
Elles assurent que l’armée opère « dans le strict respect des droits de l’Homme et du droit international humanitaire », et que les présumées violations donnent toujours lieu à un « traitement diligent » et des enquêtes.
Quant au recours aux services de Wagner, il s’agit en fait de « formateurs et conseillers russes », dont la présence au Mali « est très ancienne », souligne le gouvernement. « Elle remonte à 1960 avec l’envoi de certains instructeurs pour aider le Mali à construire son armée et son administration », explique le gouvernement de Bamako.
D’autre part, le gouvernement « rejette totalement » les accusations de persécutions contre les Peuls, groupe réputé fournir de nombreux éléments aux jihadistes.
Il reproche à la FIDH d’ignorer « les progrès remarquables » accomplis selon lui contre les jihadistes, mais aussi les efforts déployés contre l’impunité, comme la révision en cours des codes pénal et militaire ou le projet de cour d’assises spéciale pour les crimes basés sur le genre.
Dans sa déclaration, le gouvernement malien déplore la position négative adoptée par la FIDH sur les « progrès remarquables réalisés par l’armée malienne dans la lutte contre le djihadisme et la sécurisation de la population malienne ».
L’Association malienne des droits de l’Homme (AMDH), organisation membre de la FIDH avec laquelle elle avait établi un précédent rapport en 2018, a indiqué dans un communiqué qu’elle se « désolidarise » du nouveau rapport, en raison de « manquements graves » aux principes d' »impartialité, objectivité et loyauté ».