Bamako, 04/11/2022 (MAP) -Six personnes, dont un écrivain, ont été placées jeudi en détention provisoire au Mali pour « délit à caractère religieux pouvant causer des troubles à l’ordre public » après que le ministre des Affaires religieuses a accusé un homme de « propos et actes blasphématoires », a-t-on indiqué de source judiciaire.
« Depuis quelques jours, une vidéo présentant un homme tenant des propos désobligeants à l’égard de la communauté des fidèles musulmans et se livrant à des agissements injurieux contre le coran, le prophète Sidna Mohammed et l’islam circule sur les réseaux sociaux », a expliqué le procureur général dans un communiqué.
« Ces propos et agissements sont constitutifs de manifestations contraires à la liberté de conscience et de culte susceptibles de dresser les citoyens les uns contre les autres », a-t-il souligné.
Une enquête a été ouverte lundi et l’homme qui a tenu les propos incriminés est toujours en fuite.
Les six personnes, placées sous mandat de dépôt jeudi, sont accusées de complicité, notamment pour avoir refusé de dire aux autorités où se cachait l’individu.
L’affaire a fait grand bruit au Mali, pays musulman à près de 95%, où le droit de blasphémer n’existe pas.
Le Haut conseil islamique du Mali, regroupant des associations et leaders religieux, a appelé à une manifestation vendredi après-midi, après la grande prière.
Selon le procureur du tribunal de la commune 4 de Bamako, Idrissa Touré, les six personnes arrêtées appartiennent au mouvement des kamites.
A leur tête se trouverait selon lui l’écrivain Doumbi Fakoly, qui a pris publiquement position pour défendre l’auteur de la vidéo, et qui est l’un des six placés sous mandat de dépôt jeudi.
La plainte à leur encontre a été déposée par l’imam Chérif Ousmane Madani Haidara, président du Haut conseil islamique du Mali.