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Matam : Soubalo sous la menace de l’érosion côtière


  15 Février      54        Environnement/Eaux/Forêts (6467),

 

Matam, 15 fév (APS) – La ville de Matam (nord) est confrontée à l’érosion fluviale, très marquée à Soubalo, le quartier des pêcheurs où à chaque nouvelle crue, les eaux emportent certains bâtiments construits sur le rivage, élargissant d’année en année le lit du fleuve Sénégal.

En cette journée, un décor ordinaire s’offre à la  vue sur la berge du fleuve que surplombe le village mauritanien de Réwoyel Matam, qui fait face à la ville de Matam et dont il n’est séparé que par le fleuve.

Des jeunes filles font le linge, d’autres se lavent. Le long du rivage s’alignent des boutiques et des maisons surplombées par une mosquée. Sur la berge se succèdent les « palé », nom désignant en pulaar des jardins aménagés sur les berges du fleuve pendant la décrue.

Un spectacle qui contraste avec le décor sur la berge du côté de Matam, où s’amoncellent des immondices. A leur contact, l’eau est même devenue trouble.

Des pirogues qui viennent d’accoster en provenance de la rive mauritanienne débarquent des passagers et des marchandises. Des femmes habillées de « meulfeu », vêtement traditionnel des Mauritaniennes fait d’un tissu léger recouvrant entièrement tout le corps, récupèrent rapidement leurs bagages et prennent ensuite la direction de la police des frontières pour les formalités.

En attendant de trouver des clients se rendant en Mauritanie, un jeune piroguier se saisit de son épervier et le déploie dans l’eau à la recherche de poissons. Bien lui en a pris. Il en fait prisonniers quelques-uns qui avaient trouvé refuge entre des pirogues immobilisées.

Au sommet du rivage, à la limite du fleuve, se dressent des maisons. Sous un arbre, de vieilles personnes raccommodent des filets endommagés.  Ici, les concessions sont presque contiguës à la berge du fleuve dont elles ne sont séparées des eaux que par une bande de terre, laquelle ne cesse de s’élargir sous l’agression de la crue du fleuve.

Une partie de cet espace abrite aujourd’hui des jardins où les riverains cultivent la patate douce, le maïs, le haricot. Difficile donc d’imaginer que sur une partie de cette bande de terre se dressaient des bâtiments. La crue et la furie de ses eaux a en effet tout emporté.

« Le fleuve a pris au moins une cinquantaine de mètres. Il y avait des bâtiments en bas, là où les dames font le linge, de même que des champs de tabac. Les enclos aussi ont été pris par le fleuve », déclare Abdoul Diallo, un habitant de ce quartier dont la maison reste sous la menace des prochaines crues.

Auparavant, des bâtiments se dressaient sur l’espace sur lequel des jardins sont aujourd’hui aménagés. Il y avait aussi des cases, de gros arbres, un hangar et des tentes, mais tout cela a été englouti par les eaux, ajoute-t-il.

Seul aujourd’hui avec sa petite famille, Diallo, âgé de plus de 60 ans, tente de lutter contre l’avancée du fleuve, avec des initiatives personnelles comme ces gros cailloux qu’il rassemble sous forme de digue pour empêcher l’eau d’accéder à sa demeure.

Sa concession, dont la clôture est faite à l’aide de bois, n’avait pas pu résister à l’avancée des eaux lors du dernier hivernage, au cours duquel ses jardins ont été submergés par la crue.

« Tous les jours, j’essaie de trouver un moyen pour lutter contre cette avancée du fleuve. Mais, seul l’Etat peut empêcher cela en prolongeant le quai construit juste à côté, pour que tous ceux qui habitent en face du fleuve soient protégés », suggère-t-il.

Il se souvient des confidences de son père qui, dit-il, lui avait dit un jour que des courses de cheveux se tenaient à côté de fleuve, car il y avait beaucoup de sable à l’époque.

Ben Mamoudou Mbow, un autre habitant de ce quartier, raconte lui que pendant son enfance, il traversait le fleuve à la nage avec ses amis du fait du rétrécissement que connaissait alors son lit.  Mais, « aujourd’hui, avec [sa très grande largeur], il n’est plus possible de le faire », indique-t-il.

« Chacun essaie de se protéger avec ses maigres moyens en mettant des grosses pierres sur les devantures des maisons, mais parfois cela ne suffit pas. Seule une petite partie du quartier est protégée grâce à un projet mis en place pour lutter contre l’avancée du fleuve », explique Mbow.

Certes, beaucoup de promesses ont été faites aux riverains, mais aucune action concrète n’a jusque-là été menée, déplore-t-il.

La maison de la famille Diom, l’une des deux premières familles avec celle des Gaye à habiter Matam, n’a pas non plus été épargnée par l’érosion fluviale. La concession, qui date de 1930 et dont le bâtiment est en banco, a perdu une grande partie de sa surface.

« Le bâtiment était encore plus grand. Nos grands-parents nous ont raconté que, quand tu y entrais, tu te perdais à l’intérieur à cause de son immensité. Il fallait un guide pour permettre à la personne de s’en ressortir », indique Mamadou Bâ, un descendant des premiers habitants du quartier.

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