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MEDays 2022: Trois questions à Liban Soleman, expert international en développement économique


  5 Novembre      57        Economie (20969),

 

Tanger, 05/11/2022 (MAP) – Gabonais de naissance, M. Liban Soleman a été l’ancien chef de cabinet du président de la République gabonaise, Ali Bongo Ondimba, et coordonnateur du plan stratégique Gabon Emergent. Désormais consultant indépendant, M. Soleman siège dans le board de plusieurs agences gouvernementales africaines, notamment au Rwanda Development Board, ainsi qu’au Centre financier international de Kigali.

Approché en marge de sa participation à la 14ème édition du Forum MEDays, cet expert international en développement politique et économique a accepté de se livrer au jeu des questions-réponses avec M24, la chaîne d’information en continu de la MAP.

 

Comment est-ce que le Forum MEDays peut promouvoir les opportunités d’investissement et de coopération en Afrique?

D’abord le choix de Tanger pour les MEDays est stratégiquement très important. On peut venir pessimiste au Maroc, en disant oui, le titre du Forum c’est « De crises en crises: vers un nouvel ordre international?, » mais on prend le premier grand train rapide TGV du continent pour venir à Tanger. Cette ville compte aussi une zone industrielle où il y a plus de 250 usines qui aujourd’hui produisent les pièces les plus complexes de l’industrie automobile et de l’aviation. On voit aujourd’hui qu’alors qu’on assiste à une baisse de la demande en Europe, le Maroc à travers ses filières, augmente ses exportations de plus 50% qu’avant la période Covid.

Donc, en réalité, venir à Tanger est inspirant pour montrer que le modèle Sud-Sud est possible et que la réussite ne va pas venir du Nord vers le Sud, elle viendra de l’apprentissage et de la coopération entre les pays du Sud.

A l’ère où nous parlons de la zone de libre-échange continentale africaine, à l’ère où nous parlons de la rupture des chaînes d’approvisionnement mondiales, on a besoin d’avoir une interconnexion sud-sud, et le Maroc est l’un des pays moteurs de cette intégration à travers la stratégie marocaine de se retourner vers le sud et le déploiement de grandes industries du secteur financier marocain, à l’instar des banques marocaines qui se déploient sur le continent.

Pour revenir au MEDays, le casting des différents débats est d’un très haut niveau; les discussions sont très poussées, très techniques. Ce n’est pas un forum spectacle. C’est un forum qu’on quitte avec des idées, des points d’injonction, pour pouvoir emmener cette réflexion et l’exécuter à nos niveaux respectifs à travers le continent.

Qu’apporte, selon vous, la vision prônée par SM le Roi Mohammed VI pour le continent africain?

Parler de SM le Roi Mohammed VI me donne plein d’émotions, parce que c’est l’incarnation de l’Afrique décomplexée.

SM le Roi a impulsé une politique qui est une source d’inspiration totale pour tout le continent. Il y a des pays en Afrique qui ont des ressources naturelles. Or, le capital et la ressource naturelle essentielle au Royaume sont les Marocains.

Parlons un peu du thème choisi pour cette 14ème édition des MEDays. Comment l’Afrique peut-elle se servir de la crise mondiale actuelle pour surmonter ses nombreux défis?

En Chine, le mot crise et le mot opportunité ont le même caractère, ça veut dire que crise égale opportunité. Il y a cinquante ans, nos leaders panafricains avaient des discours sur la transformation des ressources naturelles africaines en Afrique et on sait comment ça s’est terminé dans certains pays. Aujourd’hui, il y a une ouverture qui est juste unique. L’Afrique doit la saisir par tous les moyens.

Nous assistons à une rupture de la chaîne d’approvisionnement de l’Asie vers le reste du monde; il y a une augmentation des coûts du transport; il y a un coût climatique au niveau du carbone. On doit transporter les matières premières de l’Afrique vers l’Asie, ensuite les retransporter, quand on sait que le transport maritime mondial représente plus de 18% des émissions globales de carbone. Il devient obligatoire pour les pays développés et les capitaux de venir transformer en Afrique à proximité des ressources. Cela est plus sensé économiquement. Et en plus de ça, on devient compétitifs.

En tant qu’Africains, nous devons consolider nos positions, développer une réelle stratégie et saisir cette opportunité.

Propos recueillis par Farouq El Alami-

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