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Médecine traditionnelle au Niger : des recettes de grand-mère peu coûteuses et accessibles mais…


  24 Mars      84        Santé (15315),

 

Niamey, 24 Mars (ANP)- Au Niger, la majorité de la population nigérienne se traite avec la médecine traditionnelle, alors que 80% des Africains y font recours, selon l’OMS citée par le secrétaire général de la section régionale de Niamey de l’association des tradi-praticiens du Niger (ATPN), M. Illiassou Oguytan dans une interview à l’ANP.

‘’Tout est parti à la base de la médecine traditionnelle. C’est la  raison pour laquelle elle reste encore très populaire et elle est aussi la médecine de proximité’’, renchérit le praticien.

Au Niger où  l’accès et l’accessibilité aux services de santé se posent avec acuité, chaque  hameau ou village  dispose de son tradi-praticien  ou guérisseur.

De surcroît cette pharmacopée ‘’est très accessible et le coût est très bas’’, fait prévaloir le responsable associatif.

A titre illustratif, indique-t-il, ‘’il y’a des  tradi-praticiens qui ne prennent même pas un franc pour traiter un malade dans des familles qu’ils connaissent’’.

‘’La pratique de la médecine moderne est toujours restée secrète,  raison pour laquelle ils ont créé des brevets de protection’’, fait savoir Oguytan, notant que ‘’ pour chaque créateur il faudrait une base de protection de ses inventions’’, au contraire ‘’la majorité des tradi-praticiens n’ont pas la connaissance des brevets de protection.’’

‘’ Ils vandalisent, ils dilapident leurs secrets et au finish,  c’est les acteurs de la médecine conventionnelle, les grandes firmes pharmaceutiques qui en tirent des grands profits’’, regrette-t-il.
‘’En tant que leaders de l’association, nous faisons des formations de sensibilisation à nos membres pour qu’ils ne puissent pas dilapider nos secrets professionnels sauf en cas de présence d’un juriste’’, explique M. Oguytan.

En dépit de ce contexte, au Niger, les autorités sanitaires du pays ont créé un cadre de collaboration entre les professionnels des deux secteurs de la santé.

Au Niger, il y’a 10 ans de cela,  la collaboration entre la médecine  conventionnelle et la médecine traditionnelle a commencé avec la création d’une direction commune pour la pharmacie conventionnelle et la pharmacopée traditionnelle au sein du ministère de la santé.

La pratique de la médecine traditionnelle n’est pas sans risques. Le responsable associatif reconnaît des ‘’cas des guérisseurs qui peuvent être à l’origine de risques infectieux liés, soit à l’usage de matériel non stériles ou à la surinfection des brûlures qu’ils  infligent aux nourrissons. Sans compter que ces actes sont souvent à l’origine de préjudices esthétiques irréversibles’’, avoue-t-il.

C’est pourquoi, estime-t-il,  ‘’tout tradi-praticien qui est vraiment professionnel doit mettre a priori l’hygiène parce qu’elle permet d’éviter toute maladie supplémentaire’’.

Dans ce secteur, M. Oguytan  pointe du doigt  des ‘’chasseurs de lucre ’’pour qui  l’hygiène n’est  pas leur problème. Il suffit de bouillir des décoctions et de mettre dans un sachet’’ qu’ils vendent n’importe comment, déplore-t-il, notant que ‘’ces genres de pratique sont vraiment nuisibles à la santé’’.

Cependant, ces pratiques malsaines n’entament pas la crédibilité de la médecine traditionnelle, selon ce professionnel nigérien.

La médecine traditionnelle fait partie intégrante des stratégies du plan de développement sanitaire au regard du nombre important des praticiens et des multiples spécialités qu’elle offre dans la prise en charge de la santé, soutient M. Oguytan.

‘’La médecine traditionnelle constitue une source d’espoir pour les efforts visant à améliorer la situation sanitaire dans le monde. Elle est pratiquée par tous les pays de la planète. 80% de la population des pays d’Afrique y recourent régulièrement’’, informe-t-il.

Pour rendre plus performant et efficace ce secteur, le Niger a décidé de le réglementer.

‘‘Au Niger la médecine traditionnelle est réglementée. Nous avons une réglementation et nous avons des autorisations d’exercice au même pied d’égalité que les pharmaciens’’, renseigne-t-il.

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