Marrakech, 12/10/2023 (MAP) – La croissance des économies de la région Moyen Orient-Afrique du Nord (MENA) devrait ralentir à 2% en 2023, contre 5,6% l’année dernière, avant de reprendre pour atteindre 3,4% en 2024, prévoit le Fonds monétaire international (FMI) dans son rapport d’octobre des Perspectives économiques régionales, rendu public jeudi à Marrakech.
Le Fonds revoit ainsi à la baisse de 1,1 point de pourcentage ses prévisions de croissance au titre de 2023 comparé à celles d’avril 2023, en raison d’un ralentissement de l’activité économique dû à des politiques strictes visant à préserver la stabilité macroéconomique, auxquelles s’ajoutent des réductions de production de pétrole par l’OPEP+ et des vents contraires spécifiques à certains pays.
À mesure que certains de ces facteurs s’estompent, l’activité économique devrait s’améliorer en 2024, avec une croissance atteignant 3,4% (inchangée par rapport aux prévisions d’avril). Toutefois, la croissance économique devrait rester en dessous de sa moyenne historique pré-pandémique à moyen terme.
« Il est important de noter que la croissance ne devrait pas être suffisamment forte ou suffisamment inclusive pour créer des emplois pour les 100 millions de jeunes arabes qui atteindront l’âge de travailler au cours des 10 prochaines années », a relevé le Directeur du département Moyen Orient et Asie Centrale au FMI, Jihad Azour, lors d’une conférence de presse de présentation du rapport d’octobre.
L’inflation moyenne dans la région MENA devrait culminer à 13,4 pc en 2023 (17,5 pc Égypte et Soudan compris), reflétant en partie une inflation élevée dans quelques économies, avant de diminuer à 9,7 pc en 2024 (15,0 pc, Égypte et Soudan compris), lit-on dans le rapport.
Face à ces défis, le FMI préconise de maintenir les politiques strictes pour préserver la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette, tout en renforçant les perspectives de croissance, notant que cela peut être réalisé grâce à de vastes réformes structurelles visant à soutenir la création d’emplois.
Ces réformes structurelles pourraient contribuer à stimuler l’activité économique à court terme – atténuant ainsi les arbitrages politiques actuels – tout en stimulant la croissance potentielle à long terme. Des réformes de la gouvernance, des marchés du travail et de la réglementation des affaires seraient particulièrement bénéfiques, car elles contribueraient à renforcer la résilience et à garantir la stabilité économique, ajoute le FMI, notant que l’ordonnancement stratégique et le conditionnement des réformes peuvent amplifier les dividendes.
Le rapport traite de l’évolution et des perspectives économiques des pays du Moyen-Orient, d’Afrique du Nord, du Caucase et d’Asie centrale, en soulignant les principaux défis et opportunités auxquels sont confrontés les décideurs politiques. Il fournit également des données et des analyses spécifiques à chaque pays avec un focus sur des questions d’actualité.