Kinshasa, 15/07/2023 (MAP) – Le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) se dit ouvert à toute « expertise » extérieure dans l’enquête sur le meurtre jeudi d’un opposant dans ce pays, a-t-on indiqué samedi de source officielle à Kinshasa.
Lors du Conseil des ministres tenu vendredi, le président de la RDC Félix Tshisekedi a fait observer une minute de silence et condamné « le crime odieux qui a ôté la vie » à Chérubin Okende, dont le corps criblé de balles a été découvert dans sa voiture jeudi à Kinshasa.
« J’appelle (…) la justice, dans son impartialité et son indépendance, à faire toute la lumière sur cette ignoble affaire », a déclaré le chef de l’Etat congolais, cité dans le communiqué du Conseil des ministre lu par le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya.
A cet égard, « la ministre de la Justice a été chargée de prendre contact avec les autorités belges, dont le Premier ministre a dit au président de la République la disponibilité de son pays à s’associer à l’enquête diligentée ». Des « experts sud-africains pourront aussi être associés », note le porte-parole.
« Le gouvernement demeure ouvert à toute expertise, aussi bien nationale qu’internationale, qui permettra de faire toute la lumière » sur la mort de M. Okende, souligne la même source.
D’après Patrick Muyaya, le Président Tshisekedi a souligné que « ces barbaries, autant que toutes les autres formes de forfaitures sordides auxquelles s’en donnent les ennemis de la République, est une attaque contre les symboles du pays en l’occurrence la paix et la sécurité auxquelles ont droit chaque citoyen », indique l’agence congolaise de presse « ACP ».
Selon le ministre Muyaya, le Président de la République « a fondé tous ses espoirs sur la justice pour que les auteurs de ce crime odieux puissent être déférés auprès des instances compétentes et subir la rigueur de la loi », ajoute l’ACP.
» Ce crime ne demeurera point impuni, encore une fois, j’appelle au nom du peuple congolais, la justice dans son impartialité et dans son indépendance à faire toute la lumière à cette ignoble affaire « , a fait savoir le porte-parole du gouvernement citant le Président Tshisekedi qui, a réitéré son ferme attachement à l’Etat de droit, ajoute-t-on.
Chérubin Okende, 61 ans, avait démissionné de son poste de ministre des Transports en décembre dernier, en même temps que deux autres ministres proches de l’opposant Moïse Katumbi. Celui-ci venait alors d’annoncer sa candidature à la présidentielle de décembre prochain et le retrait de son parti, « Ensemble pour la République », de la coalition au pouvoir.
« Nous voulons que toute la vérité soit faite », a, de son côté, déclaré un porte-parole d’Ensemble, Olivier Kamitatu. « Nous en appelons à la Monusco » (la mission de l’ONU en RDC), aux Etats-Unis, à l’Union européenne, à « tous les partenaires qui disposent d’une expertise technologique, humaine, matérielle, pour identifier comment se sont déroulées les dernières heures de la vie de Chérubin », a-t-il ajouté, dans une vidéo diffusée notamment par son parti.
A la suite de la découverte tragique, jeudi 13 juillet, du corps sans vie du député national et ministre honoraire de la République démocratique du Congo, Chérubin Okende Senga, le procureur général près la Cour de cassation avait fait savoir au public que les premiers éléments d’enquête semblaient confirmer la thèse d’un crime crapuleux et que le premier suspect avait été interpellé.
» C’est la personne qui est venue retirer la lettre à 11 heures puis revenue à 16 heures déposer la réponse, et revenue encore à 20 heures pour demander si Chérubin n’est pas à la Cour constitutionnelle, et puis revenue le matin pour informer la Cour que le véhicule de Chérubin a été géolocalisé vers Poids lourds « , a déclaré le procureur général près la Cour de cassation, Firmin Mvonde, dans sa communication devant la presse, sans citer le nom du suspect.
Un haut responsable de la justice congolaise avait annoncé jeudi qu’un « premier suspect » avait été interpellé. Une deuxième personne serait également entendue par les enquêteurs.
La présidentielle est prévue le 20 décembre, couplée à l’élection des députés nationaux et provinciaux ainsi que des conseillers communaux. Félix Tshisekedi, président depuis janvier 2019, est candidat à sa réélection.