Abidjan, 4 déc 2024 (AIP) – L’École nationale d’administration (ENA) a organisé, lundi 3 décembre 2024, à Abidjan son premier colloque sur le thème « Migrations et Développement » en vue de réfléchir sur « le rôle clé des migrations dans le développement économique et social de l’Afrique de l’ouest ».
La conférence inaugurale a été prononcée par le représentant de l’administrateur et directeur exécutif du groupe Afrique II du Fonds monétaire international (FMI), Ouattara Wautabouna, le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères, Louis-Philippe Goli Kouamé, qui a souligné les enjeux complexes mais porteurs des flux migratoires.
« La migration est une réalité intrinsèque à la nature humaine. Elle est aussi un droit universel reconnu par l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme », a déclaré Louis-Philippe Goli Kouamé, rappelant que la mobilité humaine est essentielle au progrès économique et social.
En Afrique de l’ouest, près de 90 % des mouvements migratoires restent internes à la sous-région, touchant environ 8,66 millions de personnes selon des estimations récentes. « Ces flux migratoires contribuent à la régulation démographique, mais surtout au développement socio-économique des États », a-t-il ajouté, insistant sur leur rôle dans le processus d’intégration sous-régionale.
Le directeur de cabinet du ministre des Affaires étrangères a mis en avant la situation particulière de la Côte d’Ivoire, à la fois terre d’accueil et pays d’émigration. Le pays abrite plus de 6 millions de résidents étrangers, soit 22 % de sa population, mais compte également plus de 1,2 million d’Ivoiriens à l’extérieur, dont 55 % sont des jeunes actifs.
Tout en saluant les contributions économiques et culturelles des migrants en Côte d’Ivoire, M. Goli Kouamé a évoqué les défis liés à l’intégration. « La migration non régulée peut générer des tensions sociales et faciliter des activités criminelles. Une gestion structurée est impérative pour maximiser ses bénéfices », a-t-il affirmé.
Dans ce contexte, le colloque de l’ENA ambitionne d’ouvrir de nouvelles pistes de réflexion pour une meilleure compréhension de l’impact des migrations sur le développement ivoirien.
« Nous devons reconnaître la double contribution des migrants à savoir celle des étrangers qui enrichissent notre économie et celle de notre diaspora, qui, à travers ses compétences et transferts financiers, est un pilier du développement national », a conclu M. Goli Kouamé.
La rencontre s’est poursuivie avec des panels réunissant des experts et décideurs pour approfondir les échanges.
Le directeur général de l’ENA, Narcisse Thomas Yessoh Sepy, le conseiller technique Ibrahim Lopko, représentant Mme la ministre d’État en charge de la Fonction publique et de la Modernisation de l’administration, Anne-Désirée Ouloto, ainsi que des étudiants de l’ENA et des experts nationaux, ont pris part à ce colloque qui prend fin ce mercredi 4 décembre 2024.