Abidjan, 26 nov 2024 (AIP)– Moins de 35 % des enfants vivant avec le VIH ont eu accès à un traitement en 2023, selon la directrice du bureau régional de l’ONUSIDA, Berthilde Gahongayiré, qui a souligné que le VIH pédiatrique demeure une crise silencieuse en Afrique de l’Ouest et du Centre.
L’importance d’une approche centrée sur les enfants
Ce pourcentage alarmant révèle une injustice flagrante en matière de droits des enfants dont le droit fondamental à la santé reste inaccessible, exposant des millions de jeunes vies aux conséquences dévastatrices d’une maladie pourtant gérable.
Les enfants vivant avec le VIH ont besoin de soins spécifiques, de médicaments adaptés et de suivis médicaux continus.
« Le traitement pédiatrique reste rare, difficile d’accès et souvent indisponible. Il est de notre responsabilité collective de mettre en place une stratégie de lutte contre le VIH pédiatrique priorisant les besoins de ces jeunes patients », a affirmé Mme Gahongayiré.
Un enjeu de droits humains
Priver un enfant du traitement nécessaire, c’est porter atteinte à ses droits fondamentaux, souligne la première responsable de l’ONUSIDA, faisant savoir que la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant affirme que chaque enfant a droit à la santé.
En Afrique de l’Ouest et du Centre, des milliers d’enfants sont privés de ce droit, faute de financement et de services de santé adaptés.
Les défis de la prévention et du dépistage
Le dépistage précoce reste un enjeu important. Bien que les outils de prévention de la transmission mère-enfant soient disponibles, leur accès reste limité. « Trop souvent, les femmes enceintes ne sont pas dépistées, et les enfants naissent sans savoir s’ils sont porteurs du virus », a déploré Mme Gahongayiré.
Renforcer les systèmes de santé pour des soins pédiatriques équitables
Pour des soins pédiatriques équitables et un avenir sans VIH pour les enfants, il est nécessaire que les gouvernements, les bailleurs de fonds et les partenaires prennent des engagements fermes, selon l’ONUSIDA.
« Cela implique de soutenir les systèmes de santé, de former des professionnels spécialisés et de garantir l’approvisionnement en médicaments adaptés », a ajouté directrice du bureau régional.
Un appel à l’action pour les droits des enfants
Mme Gahongayiré a rappelé qu’il est temps que la communauté internationale et les gouvernements locaux reconnaissent le VIH pédiatrique comme une urgence humanitaire et une priorité pour les droits de l’enfant.
« Nous devons nous mobiliser, accroître les ressources et les efforts pour garantir que chaque enfant en Afrique de l’Ouest et du Centre puisse accéder à un traitement de qualité et vivre une vie pleine et épanouie », a-t-elle conclu.