Niamey, 10/09/2024 (MAP)-La 3-ème Conférence internationale sur les changements climatiques au Sahel et en Afrique de l’Ouest s’est ouverte lundi à Niamey, au Niger, avec la participation des experts venus des pays membres du Comité Permanent Inter-Etats de Lutte contre la Sécheresse dans le Sahel (CILSS).
Durant trois jours, les experts venus des pays membres du CILSS débattront du thème « Evènement climatiques et risques de catastrophes en Afrique de l’Ouest et au Sahel », un thème plus que d’actualité en cette saison hivernale 2024 où des pertes en vies humaines et des nombreux champs inondés ont été enregistrés dans plusieurs pays membres de cette Organisation, a rapporté l’Agence nigérienne de presse (ANP).
Le ministre Coordonnateur du CILSS, ministre de la Production et de l’Industrialisation Agricole du Tchad, Keda Ballah, qui a présidé les travaux, a mis en relief le contexte régional dans lequel se déroule cette conférence, « un contexte caractérisé par une recrudescence d’évènements climatiques extrêmes, notamment les inondations dévastatrices, une insécurité alimentaire et nutritionnelle quasi structurelle et de plus en plus préoccupante qui touche près 28 millions de Sahéliens et ouest-africains ».
M. Keda Ballah a noté que « des études récentes du CILSS et le dernier rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC) ont montré que l’Afrique subsaharienne en général, et l’Afrique de l’Ouest en particulier, est considérée comme l’une des régions du monde les plus vulnérables aux effets pervers des changements climatiques qui se manifestent par des phénomènes météorologiques et climatiques extrêmes tels que nous vivons actuellement ».
Il a rappelé à cet égard que « la région enregistre cette année des pluies exceptionnelles, détruisant tout sur leur passage ». « De ce fait, nos services de protection civile et autres humanitaires sont actuellement à pied d’œuvre dans nos pays respectifs pour essayer d’apporter des assistances diverses aux victimes et aux sinistrés », a-t-il dit.
« Des efforts ont été entrepris et continuent d’être menés par nos États pour s’adapter au changement climatique et contribuer ainsi à la réduction des gaz à effet de serre, sans pour autant obtenir les résultats escomptés en matière de résilience », a fait noter le ministre.
Il a souligné que des options et des stratégies d’adaptation ont été identifiées mais peinent encore à se réaliser du fait d’un certain nombre de contraintes que la sous-région a bien identifiées, citant, entre autres, l’insuffisance et le cloisonnement des projets d’investissements régionaux structurants en faveur de l’adaptation aux changements climatiques, la faible prise en compte des enjeux d’adaptation et de résilience dans les documents de politiques publiques sectorielles et transversales et de planification à toutes les échelles (régionale, nationale, locale), y compris à l’échelle des projets, la faiblesse des capacités technologiques d’adaptation, la faiblesse des capacités de mobilisation des ressources extérieures (Fonds climat, Fonds des Partenaires au développement), la faiblesse des capacités d’évaluation des pertes et dommages dus aux chocs climatiques et des réponses à y apporter.
« Plus que jamais, notre sous-région a besoin d’une large coopération et de solidarité entre nos institutions régionales, entre nos Etats et entre nos institutions de recherche pour anticiper ces risques liés au climat et mieux préparer nos communautés à faire face à la variabilité et aux changements climatiques », a dit le ministre Coordonnateur du CILSS.
« Aussi, nous devons travailler pour améliorer significativement nos politiques publiques en matière de gestion des crises de catastrophes naturelles qui deviendront de plus en plus récurrentes », a-t-il encore ajouté.