Niamey, 24 Oct (ANP)-Le Niger vient de perdre un de ses acteurs politiques majeurs, Hama Amadou rappelé à Dieu ce jeudi 24 octobre 2024.
Né en 1950 à Youri, département de Say (Tillabéri), Hama Amadou effectua ses études primaires et secondaires à Niamey où il obtint son diplôme de contrôleur des douanes (niveau moyen) de l’École nationale d’administration du Niger en 1971.
-Puis diplôme de chef de division d’administration générale (niveau supérieur) en 1978 toujours à l’ENA de Niamey
-Diplôme de directeur administratif de l’Institut international d’administration publique (IIAP) à Paris en 1983
-Hama Amadou commence sa carrière dans la fonction publique nigérienne en 1971 en tant que contrôleur des douanes, il gravit vite les échelons.
-Entre 1971 et 1991, il est deux fois adjoint de préfet, secrétaire général de préfecture, sous-préfet d’arrondissement à Agadez, Zinder puis Tahoua,
-Directeur général de l’Office de radiodiffusion télévision du Niger (ORTN) du 27 août 1984 au 24 septembre 1985
-Trois fois président du conseil d’administration de ce même office,
-Directeur de cabinet du président du conseil militaire suprême, le général Seyni Kountché (septembre 1985-novembre 1986),
-Directeur de cabinet du président Ali Chaibou de novembre 1987-juillet 1988
-Avec l’ouverture de l’espace politique, Hama Amadou devient Secrétaire général du Mouvement national pour la société du développement (MNSD) mars 1991 et représentant du parti à la conférence nationale souveraine de juillet à novembre 1991
-En février 1993 Hama Amadou est élu député national au titre de la communauté urbaine de Niamey, et président du groupe parlementaire et membre de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale.
Il a été élu troisième vice-président de l’Assemblée nationale le 30 mai 1994 jusqu’à la dissolution de l’assemblée le 17 octobre de la même année.
Il est réélu député à l’issue des législatives anticipées du 12 janvier 1995.
Le 21 février 1995 sous la troisième République de Mahamane Ousmane, Hama Amadou a été nommé Premier ministre d’un gouvernement de cohabitation qu’il dirige jusqu’au coup d’État du 27 janvier 1996 du général Ibrahim Baré Maïnassara
-Hama Amadou devient Premier ministre le 3 janvier 2000 après l’élection du Président Tandja à la magistrature suprême de l’Etat en fin 1999.
-Le 31 mai 2007, une motion de censure entraîne la démission de son gouvernement après sept ans passés au poste de Premier Ministre
-En 2008, il a été arrêté et emprisonné pour des charges de détournement de fonds d’aide à la presse.
-Il bénéficie toutefois d’une remise en liberté provisoire le 26 avril 2009 et une ordonnance de non-lieu en 2012
-Il crée un nouveau parti, le Moden FA Lumana, aux côtés de Ladan Tchana et Sala Habi.
-Lors des législatives de 2011, avec une trentaine de députés de Moden FA Lumana, Hama est élu en avril de la même année président de l’Assemblée nationale
-En août 2013 la formation politique et les alliés de Hama quittent la majorité politique rejoint l’opposition, commença ainsi son exil parce que suspecté d’être impliqué dans un vaste trafic de bébés,
Hama Amadou revient au Niger en novembre 2015 et a été arrêté
-En août 2019, Amadou a été désigné candidat du Moden pour l’élection présidentielle de 2020.
-Le 13 novembre 2020, la Cour constitutionnelle du Niger publie la liste des candidats à l’élection présidentielle de décembre 2020. Elle rejette 11 dossiers de candidature dont celui de Hama Amadou. La Cour n’explicite pas la raison de ce rejet mais celui-ci est dû à la condamnation d’Amadou en 2017 dans l’affaire de trafic de bébés volés.
-Le 22 décembre 2020, Amadou et le Moden FA Lumana annoncent leur soutien à la candidature de Mahamane Ousmane pour l’élection présidentielle.
-En février 2021, des manifestants contestent le résultat de l’élection présidentielle et Hama Amadou est soupçonné d’incitation à la violence. Il se rend dans un commissariat de Niamey pour y être entendu par la police.
-Après trois jours de garde à vue, il est incarcéré à la prison de Filingué et accusé de « propagande régionaliste », de « complicité de dégradation de biens » et « d’incitation à la violence et à la haine ethnique ».
-En avril 2021, après l’élection présidentielle, Amadou obtient l’autorisation de partir en France pour y être soigné.
-Après le coup d’État de juillet 2023, Hama Amadou rentre au Niger en septembre jusqu’à sa mort dans la nuit du 23 au 24 octobre 2024.