Rome, 14/11/2022 -(MAP)- Le Maroc a appelé, lundi à Rome, à une action multilatérale efficace et accrue en faveur du continent africain, en proie aux changements climatiques et crises mondiales.
Intervenant, en tant que président du groupe africain, lors de la 2ème session ordinaire du Conseil d’administration du Programme alimentaire mondial (PAM), l’ambassadeur du Maroc en Italie et représentant permanent auprès des agences onusiennes à Rome, Youssef Balla, a souligné que « l’Afrique est la partie du monde qui souffre malheureusement le plus des différents chocs internes et qui subit le plus les conséquences des crises externes, ce qui menace sa sécurité alimentaire et l’éloigne davantage de la réalisation de l’ODD2 portant sur l’éradication de la faim et de la malnutrition ».
Le continent n’est responsable que de 3,8% des émissions totales de gaz à effet de serre et pourtant il subit de plein fouet les effets du changement climatique de plus en plus extrêmes, notamment, la sècheresse, les inondations sévères et la hausse des températures, a indiqué l’ambassadeur, dans son mot adressé au directeur exécutif du PAM.
Les effets des chocs climatiques sur l’Afrique se sont exacerbés par la crise mondiale de l’après Covid-19 et la guerre actuelle en Ukraine, qui ont perturbé davantage les chaines d’approvisionnement, engendrant une pénurie d’engrais, a-t-il ajouté.
Face à cette situation inquiétante, le diplomate marocain a exhorté la communauté internationale à « agir vite pour éviter que la nouvelle conjoncture internationale ne fasse oublier l’Afrique où le coût pour freiner la famine équivaut à un seul jour de dépenses militaires dans le monde ».
L’ambassadeur a, en outre, proposé un ensemble d’actions pour accompagner l’Afrique, notamment, à travers l’appui des agriculteurs, des petits exploitants et des chefs d’entreprise africains à s’engager sur un modèle de croissance capable de faire face au réchauffement climatique et à la crise mondiale actuelle et la mise en place de programmes de renforcement de résilience et de programmes de protection sociale.
Il a également recommandé la contribution au développement de la chaîne logistique et au renforcement du réseau de distribution de proximité, ainsi que l’amélioration de la disponibilité des engrais à des prix compétitifs sur le marché local.
A cet effet, M. Balla a assuré qu’une coopération public-privé, Sud-Sud ainsi que triangulaire, seront nécessaires pour assurer la sécurité alimentaire du continent. Et bien entendu, a-t-il dit, une volonté politique et un appui de la communauté internationale, notamment via les Agences sises à Rome, est la clé de voute pour arriver à cette fin.
Par ailleurs, l’ambassadeur a rappelé que, tout en étant l’un des pays africains subissant les effets de la conjoncture internationale et du changement climatique sur sa sécurité alimentaire, le royaume ‘’continue et réitère son attachement à la solidarité africaine pour sortir ensemble de notre crise alimentaire’’.
Dans ce sens, le Maroc a pris plusieurs initiatives pour produire et alimenter les pays frères africains en engrais, notamment, à travers l’Office Chérifien des Phosphates, qui a pris toutes les dispositions nécessaires, en termes d’investissement et d’infrastructure, pour assurer et fournir 80% des besoins du continent africain en engrais pour 2023, a-t-il précisé.
« C’est dans cet esprit de solidarité et de coopération que le Maroc a offert des dons et offres à prix réduits de centaines de milliers de tonnes de nutriments et engrais en faveur de plusieurs pays africains frères », a rappelé l’ambassadeur, relevant que ces dons et offres à prix réduits, visent à soutenir la politique de souveraineté alimentaire africaine et à lutter contre l’insécurité alimentaire dans notre continent.
