AGP Dialogue national : le président Oligui Nguema échange avec les membres du bureau AGP Gabon : Bientôt un recensement des biens de l’Etat AGP Coopération Gabon-France : un forum économique en perspective APS SENEGAL-PRESIDENTIELLE / Bassirou Diomaye Faye reçu en audience par Macky Sall MAP Afrique du Sud: Zuma exclu des prochaines élections (Commission électorale) MAP La CAF annonce les dates des finales de la Ligue des Champions et de la Coupe de la Confédération MAP Afrique du Sud: 45 morts dans un accident d’autocar au Limpopo APS SENEGAL-ITALIE-TRANSPORTS / ITA Airways va inaugurer en juillet une ligne Rome-Dakar APS SENEGAL-ENVIRONNEMENT / Bonne amélioration des taux d’accès à l’eau et à l’assainissement (expert) ANP Signature de convention entre le Niger et la Société WAPCO Niger pour un programme de formation de talents à Southwest Petroleum University de Chine

Plaidoyer à Rabat pour l’équité d’accès aux soins des enfants cancéreux en Afrique


  22 Février      57        Santé (15315),

 

Rabat, 22/02/2023 (MAP)- Les participants à une conférence panafricaine sur les cancers de l’enfant, tenue mercredi à Rabat, ont plaidé pour un diagnostic précoce et une prise en charge bonne et équitable des enfants cancéreux en Afrique, notamment subsaharienne où le taux de guérison reste inférieure à 20%.

Le cancer pédiatrique n’est pas une fatalité ou une maladie incurable, mais il nécessite surtout une bonne prise en charge, un diagnostic précoce et un renforcement du système de santé, ce qui constitue le cheval de bataille au niveau de l’Afrique, notamment subsaharienne où le taux de guérison reste inférieure à 20%, ont relevé les experts lors de cette rencontre médicale, organisée par la Foundation S et le Groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique (GFAOP) sous le thème « Cancers de l’enfant en Afrique: défis, perspectives et solutions ».

Alors que dans les pays à revenus élevés, plus de 80% des enfants ayant reçu un diagnostic de cancer à temps guérissent, dans les pays à faible revenu ou intermédiaire (PRFI), ce taux chute sous les 20%, ont fait savoir les différents intervenants à cet événement qui s’inscrit dans le cadre de la journée internationale du cancer de l’enfant, appelant à une bonne gouvernance du système sanitaire dans les PRFI.

En Afrique subsaharienne francophone, au moins 30% des enfants qui arrivent dans les unités d’oncologie pédiatrique existantes sont à un stade de la maladie trop avancé pour recevoir un traitement à visée curative, et dans la population hospitalisée, la proportion des enfants qui guérissent reste inférieure à 20%.

Le manque de formation et d’information sur la curabilité des cancers, l’insuffisance des infrastructures et l’accès souvent difficile aux centres de soins parfois éloignés, mais surtout le retard du diagnostic restent les principaux facteurs de cette différence de survie entre enfants atteints du cancer en Afrique et dans le monde, ont-ils regretté, précisant qu’environ seulement 40% des enfants atteints d’un cancer en Afrique sub-saharienne accèdent à un diagnostic.

Pour le Maroc, le paysage de l’oncologie et pédiatrique en particulier a été modifié par le lancement du premier plan national de prévention et de contrôle du cancer qui a couvert la période 2010-2019 et par le deuxième plan 2020-2029 en cours de mise en œuvre, a indiqué Dr. Latifa Belakhal, Cheffe de Division des maladies non transmissibles à la Direction de l’épidémiologie et de lutte contre les maladies au ministère de la Santé et de la protection sociale.

Le Maroc a adhéré spontanément à cette synergie et aux efforts menés aux niveaux local, régional, national et international en matière de lutte contre le cancer de l’enfant en intégrant l’initiative mondiale mise en place par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et ses partenaires en 2018 (Global Initiative for Childhood Cancer), a-t-elle souligné.

Plusieurs actions ont été menées dans ce sens, notamment à travers la création de douze centres régionaux d’oncologie qui prennent en charge la majorité des cas recensés des enfants atteints du cancer, outre le renforcement des capacités des professionnels de santé dans les disciplines nécessaires à la bonne prise en charge multidisciplinaire à la majorité des cas et l’accès aux médicaments innovants.

Selon Mme Belakhal, le Maroc, dans le cadre de la mise en œuvre de son deuxième plan de prévention et de contrôle du cancer, a également élaboré une feuille de route axée notamment sur la surveillance épidémiologique du cancer, la mise en œuvre des systèmes d’assurance qualité pour la prise en charge des cancers de l’enfant et le renforcement de la disponibilité des médicaments et des soins palliatifs, ainsi que la mise en place d’un plan de promotion des ressources humaines spécialisées médicales et paramédicales au niveau des établissements d’oncologie pédiatrique.

De son côté, Dr Joyce Balagadde Kambugu, présidente SIOP AFRICA (International society of paediatric Oncology), a appelé toutes les parties prenantes de se mobiliser pour faire reconnaître le cancer pédiatrique comme une problématique publique à laquelle il faut faire face ensemble, afin d’atteindre un taux de survie d’au moins 60% pour les enfants du continent africain atteints du cancer d’ici 2030.

Pour sa part, Pr Laila Hessissen, Présidente du GFAOP, a indiqué que son groupe a pour objectif d’augmenter la capacité d’action des équipes pour qu’un maximum d’enfants atteints de cancer soient traités en Afrique francophone, à des coûts accessibles, et que l’on puisse atteindre un taux de guérison d’au moins 60% des enfants arrivant dans les services spécialisés avec une maladie prise précocement en charge, grâce à un accompagnement structuré.

« Depuis 2005, ce sont 140.000 (cent quarante mille) enfants atteints de cancer qui ont été positivement impactés et plus de 41.000 (quarante et un mille) professionnels de santé qui ont bénéficié de formations ciblées en oncologie pédiatrique au travers 83 projets soutenus par My Child Matters », a affirmé, quant à elle, Dr. Isabelle Villadary, Directrice du Programme Cancer des Enfants à Foundation S.

En septembre 2022, Foundation S a lancé un nouvel appel à projets auquel 60 équipes projets ont répondu, dont 24 en provenance d’Afrique, a-t-elle rappelé, ajoutant que le Comité d’Experts de My Child Matters, chargé de la sélection finale des projets, rendra sa décision finale à la fin du mois de mars 2023.

Dr. Dille Mahamadou Issimouha, Administratrice des projets de lutte contre le cancer pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre au Bureau régional de l’OMS pour l’Afrique, a, de son côté, indiqué que l’OMS collabore étroitement avec le GFAOP et les unités de soins réparties dans quinze pays d’Afrique subsaharienne francophone, relevant que cela constitue pour tous les acteurs engagés en faveur de la cancérologie pédiatrique un levier exceptionnel qui contribuera à la mise en œuvre avec succès de l’Initiative mondiale de lutte contre les cancers de l’enfant.

Les partenariats sur le terrain avec la société civile offrent aux autorités sanitaires l’opportunité d’obtenir des résultats significatifs et durables en vue d’améliorer la survie des enfants atteins de cancers, s’est elle réjouie.

Cette rencontre a été l’occasion pour Foundation S et le GFAOP de réaffirmer leur engagement à collaborer sur des initiatives communes pour soutenir l’objectif de l’OMS d’atteindre un taux de survie d’au moins 60% pour tous les enfants du continent africain atteints de cancer d’ici 2030.

Deux Panels ont été organisés durant cette conférence,  à savoir “Pourquoi le cancer en Afrique n’est plus une fatalité ? » et “Comment améliorer la prise en charge des enfants malades et le soutien aux familles”.

Cet événement scientifique a vu la participation d’experts du ministère de la Santé et de la Protection sociale du Maroc, de l’OMS Afrique, de la SIOP Africa, de professionnels de santé africains ainsi que des représentants du corps diplomatique et des médias.

La Foundation S, l’entité philanthropique de Sanofi, cherche à créer un avenir plus sain pour les générations à venir. Grâce à une approche « Think & Do Tank », Foundation S aspire à amplifier l’innovation et la collaboration, ainsi qu’à soutenir des actions concrètes pour améliorer la vie des personnes dans les populations vulnérables dans quatre domaines clés : la lutte contre le cancer infantile, l’augmentation de la résilience en matière de santé des populations vulnérables liée aux changements climatiques, les maladies tropicales négligées (élimination de la maladie du sommeil d’ici 2030) et l’élargissement des dons humanitaires en mettant l’accent sur les populations déplacées.

Le Groupe franco-africain d’Oncologie Pédiatrique (GFAOP), créé en 2000, a contribué à la création de 24 unités de soins spécialisés dans 18 pays africains francophones au sein des hôpitaux publics, à former 100 pédiatres et 700 médecins et infirmiers incluant des formations diplômantes, à l’élaboration de recommandations thérapeutiques, à un meilleur accès aux médicaments, au renforcement des capacités médicales et l’amélioration de l’environnement des familles. Le GFAOP porte ses efforts pour traiter les cinq tumeurs les plus fréquentes et les plus curables : Lymphome de Burkitt et de Hodgkin, Leucémie aigüe lymphoïde de risque standard, néphroblastome et rétinoblastome. Les équipes du réseau traitent 1500 enfants et ambitionnent d’en traiter 7500 par an en 2030.

Dans la même catégorie