Abidjan, 24 mai 2023 (AIP)- Le chef du bureau Afrique de l’Ouest du programme des Nations-Unies pour l’environnement (PNUE), Mohamed Atani, a lancé un appel pressant à mettre un terme à la culture du jetable, pour parvenir à adresser l’épineuse question de la pollution, notamment de la pollution plastique.
« Finissons avec la culture du jetable, car nous sommes tous responsables de cette culture. Il nous faut mener une action commune, collective dans l’optique de mettre un terme à la pollution plastique », a exprimé M. Atani, à l’occasion d’un atelier d’information et de sensibilisation des médias et les organisations gouvernementales sur les solutions à la pollution plastique, mardi 23 mai 2023 à Abidjan.
Il a fait remarquer que les déchets issus des plastiques ne sont pas sans conséquence pour l’environnement, la biodiversité marine et la santé de l’homme. Le représentant du PNUE a prôné l’économie circulaire au lieu comme solution à la problématique.
« L’économie circulaire nécessite qu’on revienne à la nature. Dès que le plastique entre dans la chaîne de production, il faut travailler à ce qu’il y reste », a-t-il indiqué.
Selon lui, la réutilisation peut réduire de 30% la pollution plastique d’ici 2040.
« Il y a de la valeur dans l’économie circulaire. L’économie jetable tue notre santé. Il faut une économie circulaire pour remplacer l’économie du jetable », a indiqué M. Atani, ajoutant que, « les médias doivent être au cœur des débats sur la pollution plastique ».
Le directeur des déchets industriels et substances chimiques (DDISC), Say Brahima a fait remarquer que la Côte d’Ivoire n’est pas en marge de la pollution plastique. Elle produit plus de 400.000 tonnes de déchets plastiques chaque année.
« Plus de 50% de ces déchets sont déversés directement dans la rue tandis que moins de 20% sont triés et recyclés », a-t-il indiqué.
Selon l’Unicef, le district d’Abidjan produit chaque jour, près de 288 tonnes de déchets plastiques et seulement 5% de ces déchets sont recyclés. Le reste finit dans des décharges à ciel ouvert, polluant l’air, les sols, les cours d’eau, note-t-on.
Pour le directeur de cabinet adjoint du ministre de l’Environnement et du Développement durable, Kodehi Gnahoré, il est impératif « de regarder sur le long terme les solutions liées à la protection de l’environnement, la promotion du développement durable, la gestion des matrices et des ressources naturelles, la lutte contre toutes formes de gaspillage pour laisser aux jeunes d’aujourd’hui et aux générations futures l’espoir d’un monde meilleur ».
Il a estimé que ce challenge représente une vaste transformation en profondeur du capital humain des différents Etats.
« Oui, il est possible de faire changer les mentalités des populations, d’impulser des arguments forts au profit des Gouvernements et des leaders pour la prise de décisions relatives aux différentes thématiques environnementales », a-t-il indiqué.
Le représentant du ministre Jean-Luc Assi a encouragé les acteurs des médias à maitriser les enjeux, à se former et informer sur les questions ou thématiques de l’environnement et plus précisément celles des solutions plastiques.
