Brazzaville, 30 Mars (ACI) – Le ministère en charge de la Santé et de la population, a présenté, le 30 mars à Brazzaville, aux acteurs publics les résultats de l’étude d’investissement sur les trois résultats transformateurs, intitulée «Zéro décès maternel évitable, zéro besoin non satisfait en planification familiale, zéro violence basée sur le genre et pratique néfaste à l’endroit des filles et des femmes».
Présenté en collaboration avec l’appui du Fonds des Nations unies pour la population (Fnuap), au cours de l’atelier d’appropriation des résultats de l’étude d’investissement, ce document d’investissement en matière de santé maternelle et infantile, de planification familiale et de violences basées sur le genre va permettre au Congo de ventiler le coût pour mieux structurer le dialogue politique et le plaidoyer. De même, il va permettre de mobiliser les partenaires et les ressources au niveau national.
Le Fnuap et ses principaux partenaires avaient, au cours de la Conférence internationale sur la population et le développement (Cipd+25) tenue à Nairobi au Kenya en 2019, évalué le coût de l’investissement à 264 milliards de dollars, avec un déficit à combler de 222 milliards au niveau mondial, dans le but de mettre en œuvre les Objectifs de développement durable (Odd) d’ici à 2030 et de concrétiser une importante partie des Odd 3 et 5.
Ce montant global, a-t-on appris, n’indique pas le coût de l’investissement nécessaire au niveau de chaque pays. Ainsi, à l’instar du Mali, du Burkina-Faso et de la Mauritanie, le Congo s’est lancé dans ce processus de l’évaluation des coûts de ces résultats transformateurs au niveau national et d’élaboration de son dossier d’investissement.
Pour le représentant du fnuap, M. Mohamed Lemine Salem Ould Moujtaba, cette étude n’est pas seulement un outil de mobilisation et de ressource, mais aussi un outil de plaidoyer pour évaluer le coût nécessaire à l’atteinte de ces résultats. «Il nous apporte des éléments de réponse sur l’investissement du Congo, aidant ainsi le gouvernement et tous les acteurs d’aide au développement à s’approprier de cet outil et à jauger les efforts qu’il nous faudra fournir pour les 9 prochaines années», a-t-il expliqué.
A son avis, la validation de ce document par le gouvernement va aider au développement des outils de plaidoyer et des argumentaires pour la mobilisation des ressources. «Dans le contexte actuel, quand vous vous adressez aux donateurs ou aux décideurs politiques, la première des choses est de connaître le coût global. La qualité de ce document dépend de la qualité des données pour générer les résultats», a-t-il ajouté.
De son côté, le directeur de cabinet du ministère en charge de la Santé et de la population, M. M. Florent Balandamio, a fait savoir que ce document traduit la volonté du ministère d’apporter des réponses efficaces aux problèmes de santé maternelle, de la planification familiale et des violences basées sur le genre que le pays rencontre.
Selon lui, en dépit des efforts consentis, le pays doit encore fournir des efforts. «Les résultats de l’enquête MICS-2015 montrent les besoins non satisfaits en planification familiale, estimés à 17,9%. Ces besoins sont plus importants en milieu urbain, avec un pourcentage de 18,4%, car ils sont de 16,9% en milieu rural. La proportion des formations sanitaires (Fosa), offrant des méthodes modernes de contraception, connaît une évolution significative. Celle-ci est passée de 73,1% en 2016 à 77 % en 2018», a-t-il indiqué.
Au cours de cette réunion, les participants se sont imprégnés du document et ont formulé des orientations pour la préparation de la table ronde nationale nécessaire à la mobilisation des ressources en faveur des 3 résultats transformateurs. Lors de cette table ronde, les résultats du Congo seront présentés aux partenaires techniques et financiers.