Kisangani, 27 Juillet 2023 (ACP).- Des combattants congolais identifiés parmi les 77 rebelles démobilisés du groupe ougandais « Armée de résistance du seigneur »(LRA) opérant en République centrafricaine (RCA), seront rapatriés prochainement en République démocratique du Congo (RDC) leur pays, via l’Ouganda, a appris mercredi l’ACP d’une ONG congolaise associée à ce processus.
« Avec l’appui logistique de la MINUSCA et du gouvernement ougandais, il a été jugé bon de ramener les Congolais démobilisés au niveau de l’ambassade congolaise en Ouganda. De là, ils seront rapatriés dans leur pays d’origine », a confié le coordonnateur de l’ONG « Action pour la promotion rurale » (APRU), Jean-Claude Malitano, depuis la RCA où il a séjourné dans le cadre processus centrafricain de Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Réinstallation ( DDRR).
« Jusque-là on n’a pas tous les détails par rapport au nombre des Congolais démobilisés étant donné qu’il reste encore un groupe à incorporer », a-t-il précisé.
Jean-Claude Malitano a précisé, cependant, que « six(6) femmes d’origine congolaise et ainsi qu’un jeune garçon de 17 ans ressortissant du Haut-Uélé, ont été identifiés pendant le profilage, y compris 12 enfants nés des femmes congolaises, et 4 autres enfants non accompagnés dont la mère se trouve dans les rangs de la LRA ».
Intégration de la LRA dans le processus centrafricain DDRR
Par ailleurs, il souligné que l’opération a commencé vendredi dernier en RCA, grâce à l’appui du président centrafricain, Faustin Archange Touadéra, précisant que ce processus a commencé en 2017, avec le gouvernement congolais, les partenaires locaux, les chefs coutumiers, l’église et la société civile.
Avant d’arriver à cette étape, a-t-il dit, des éléments de la LRA avaient sollicité officiellement, en octobre 2021, à travers « Action pour la promotion rurale », « la réintégration au processus DDRR.
Le coordonnateur Malitano s’est ensuite rendu, au mois de décembre à Kinshasa, pour rencontrer les autorités et l’ambassade de la RCA en RDC où il a obtenu un visa de 6 mois pour un séjour dans la capitale centrafricaine, Bangui, particulièrement dans les « zones rouges » où sévit la LRA, au sud-Est du pays.
Un accord a été signé à Kampala(Ouganda) le 15 juin dernier entre les gouvernements de la RDC, du Soudan du Sud, de l’Ouganda et de la RCA y compris l’ONG APRU avec, pour objectif, le processus de Désarmement, Démobilisation, Réintégration et Réinstallation ( DDRR) des rebelles.
Ce rebelles ougandais remontent détiennent des couloirs depuis les régions congolaises du Bas et Haut-Uélé, et restent « une vraie menace pour les civils » soumis aux enlèvements et attaques meurtrières.
En République centrafricaine, la LRA est principalement présente dans les provinces de Mbomou et du Haut-Mbomou (sud-est du pays).
Historique de la LRA
La naissance de la Lord’s Resistance Army (LRA), (Armée de résistance du seigneur) remonte au milieu des années 1980. En 1986 plus exactement, Yoweri Museveni accède à la présidence ougandaise. Rapidement, une guérilla se met en place contre le nouveau pouvoir. La LRA est née en 1987.
Le groupe armé dirigé par Joseph Kony, décrit comme mystérieux, veut mettre en place un régime basé sur les dix commandements de la Bible. Un groupe ultra-violent qui tue, kidnappe, sans respecter pour les dix commandements. Des centaines de milliers de personnes sont ainsi contraintes à prendre la fuite.
Des mandats d’arrêts, opérations nationales et internationales se sont multipliées. En 2005 déjà, la Cour pénale internationale (CPI) avait délivré des mandats d’arrêt contre cinq leaders du groupe.
Aujourd’hui, la LRA serait considérablement affaiblie, mais toujours active. Le groupe vivrait du trafic d’armes ou de l’ivoire, selon certaines sources. En un peu plus de 30 ans, le groupe a fait plus de 100.000 morts et enrôlé plus de 60.000 enfants soldats, selon l’Onu.