Kinshasa, 04 novembre 2024 (ACP).- 25,6 millions de la population de la République démocratique du Congo connaissent un niveau élevé d’insécurité alimentaire alors que le pays dispose d’un immense potentiel agricole, a indiqué lundi à Kinshasa le coordonnateur humanitaire des Nations Unies.
«25,6 millions de la population congolaise connaissent un niveau élevé d’insécurité alimentaire alors que la RDC appelée pays solution en termes d’impact du changement climatique et de la transition énergétique dispose d’un immense potentiel agricole avec ce vaste terres arables qui restent entièrement inexploitée», a indiqué Bruno Lemarquis, coordonnateur résident et humanitaire du système des Nations unies à l’ouverture de la 17e réunion de l’équipe multidisciplinaire de la FAO en Afrique centrale.
M. Lemarquis a souligné que les causes de cette situation sont multiples et complexes, faisant allusion aux conflits armés qui affectent certaines régions du pays depuis plusieurs décennies causant destruction des infrastructures et entraînant plus de 6 millions de déplacés. Il a ajouté aussi les effets du changement climatique qui exacerbent les vulnérabilités et les tensions sur les ressources avec comme conséquences l’accès limité au financement.
Le coordonnateur humanitaire des Nations Unies a, par ailleurs, fait savoir que le déficit en termes d’infrastructures constitue un défi majeur pour le gouvernement de la RDC pour développer le secteur agricole. Pour y remédier, Lemarquis a estimé qu’il est urgent de mener des réformes ambitieuses en termes d’investissements massifs dans le recherche agricole, l’amélioration des infrastructures notamment rurales, de renforcement de la gouvernance foncière, et du soutien aux petites exploitation familiale. Il a également ajouté la mise en œuvre à l’échelle des approches permettant de sortir de la dépendance à l’aide humanitaire.
Appel à un accroissement des investissements
Face aux nombreux défis qui se dressent en Afrique centrale par la sécurité alimentaire et nutritionnelle, M. Athman MRAVILI, coordonnateur sous régional, a indiqué qu’il est important de conclure des partenariats stratégiques, d’accroître les investissements et d’exploiter les possibilités offertes par les technologies numériques.
«Si nous voulons améliorer l’efficacité et la productivité des secteurs agricoles de l’Afrique centrale, nous devons, dès à présent, tracer ensemble une nouvelle voie», a-t-il dit tout en soulignant la valorisation du potentiel de l’écosystème agroalimentaire en Afrique centrale, afin d’aboutir à la transformation des systèmes agroalimentaires.
Cette dernière est la clé de progrès en matière de sécurité alimentaire et de nutrition, d’économie, d’égalité, d’environnement et de résilience.
Athman Mravili a , par ailleurs, défini les objectifs de ces assises qui selon lui, consistent à présenter une vue d’ensemble de l’écosystème agroalimentaire de la sous-région, y compris ses caractéristiques clés, son impact économique et social, ainsi que les défis et opportunités qu’il présente ; à discuter des opportunités et défis relatifs aux financements publics et privés, au marché, à la recherche, à la certification, au foncier et aux coûts dans une perspective de faire de l’agriculture le moteur de la transformation de l’économie en Afrique centrale.
Selon lui, l’intérêt de cette session ne réside pas seulement dans les nombreuses séances, présentations et activités, mais aussi dans la richesse des conversations et des solutions assorties de mesures concrètes.
Il a invité les participants à mettre à profit cette session pour échanger leurs connaissances et bonnes pratiques afin de les mettre au service de tous les pays de l’Afrique centrale, avant de renouveler la disponibilité de la FAO à continuer et à renforcer la collaboration avec les partenaires techniques et financiers, pour accompagner les efforts de la sous-région dans la mise en œuvre de ses objectifs de développement durable.
Cette rencontre de Kinshasa organisée par la FAO est placée sous le thème: « Le potentiel de l’écosystème agroalimentaire en Afrique centrale (financements publics et privés, marches, recherche certification, foncier et coûts)».