Kinshasa, 04 novembre 2024 (ACP).- La Première ministre de la République démocratique du Congo a réitéré l’engagement de son gouvernement à éliminer la faim et à renforcer durablement la résilience des populations vulnérables, à l’ouverture, lundi à Kinshasa, de la 17ème réunion de l’équipe Multidisciplinaire en Afrique centrale (MDT), organisée par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
«Le Gouvernement de la République démocratique du Congo, réitère son engagement à éliminer la faim, à renforcer durablement la résilience des populations vulnérables, à promouvoir l’essor du secteur agroalimentaire et à en faire un véritable levier de développement», a déclaré Judith Suminwa, Première ministre.
Pour la Première ministre, le choix de ces assises est d’autant stratégique qu’indiqué au point que la RDC, à l’instar des autres pays de la sous-région, regorge d’un potentiel énorme en terres arables ainsi qu’en ressources fauniques, floristiques, halieutiques et forestières dont la valorisation et la gestion durable demeurent des enjeux importants pour l’amélioration des conditions de vie des populations, mais davantage assure le développement économique des pays de la sous-région.
Point n’est besoin de vous rappeler que la République démocratique du Congo, a-t-elle dit, est un vaste marché des consommateurs de près de 100 millions d’habitants disséminés sur un territoire de 2.345.410 Km2 et dont la croissance démographique est estimée à 3,2% l’an.
«Elle dispose d’un massif forestier d’environ 155,5 millions d’hectares, soit 10% des forêts tropicales de la planète et représente plus de 60% des forêts du Bassin du Congo. En plus, elle possède l’une des plus importantes réserves des écosystèmes naturels de la planète.
Avec 70% des terres arables, sa faune et sa flore, elle a été classée la 5ème puissance mondiale en biodiversité. L’agriculture y occupe une position stratégique», a-t-elle renchéri.
Judith Suminwa a précisé qu’en vue d’appliquer une économie axée sur le développement intégral, le gouvernement a, dans son programme d’action, adopté une politique de la diversification de son économie afin de pourvoir à la fois à la formation et à l’emploi des jeunes comme priorités de développement.
«C’est dans ce style programmatique que le gouvernement travaille étroitement avec les partenaires techniques et financiers, dont la FAO, pour donner une véritable impulsion au secteur agricole, à la pêche, à l’élevage, au développement rural et à la gestion des ressources naturelles», a-t-elle indiqué.
Les pays d’Afrique centrale confrontés à des réalités multiples
Par ailleurs, la Première ministre a révélé que «mus par la volonté de transformer l’écosystème agroalimentaire, de garantir la sécurité alimentaire, de créer des emplois et de valoriser les filières porteuses, les pays d’Afrique centrale sont confrontés à des réalités multiples, parfois différentes, mettant en péril le bon vouloir de vivre-ensemble».
«Mais, c’est avec l’engagement politique de nos Chefs d’État à vaincre les clivages économiques à travers la Zone de Libre Échange Économique Africaine que va naître, dans le chef des participants, cette volonté d’échanger les expériences réussies dans la sous-région en matière agricole, mais aussi des pratiques et des investissements, tout en proposant des solutions innovantes et durables pour la transformation de l’écosystème agroalimentaire», a-t-elle rassuré.
Judith Suminwa a remercié le Bureau de la FAO en RDC pour avoir soutenu son gouvernement, à travers le ministère de l’Agriculture et sécurité alimentaire dans l’organisation de cet événement qui marque un tournant décisif de l’histoire de l’agriculture en Afrique centrale et en RDC, en particulier.
25,6 millions de la population en situation d’insécurité alimentaire aiguë
«25,6 millions de la population congolaise connaissent un niveau élevé d’insécurité alimentaire alors que la RDC, appelée ’’pays solution’’ en termes d’impact du changement climatique et de la transition énergétique, dispose d’un immense potentiel agricole avec ses vastes terres arables qui restent entièrement inexploitées», a indiqué Bruno Le marquis, coordonnateur résident et humanitaire du système des Nations Unies.
Il a souligné que les causes de cette situation sont multiples et complexes, faisant allusion aux conflits armés qui affectent certaines régions du pays depuis plusieurs décennies, causant destruction des infrastructures et entraînant plus de 6 millions de déplacés.
Pour y remédier, Le marquis a estimé qu’il est urgent de mener des réformes ambitieuses en termes d’investissements massifs dans les recherches agricoles, d’amélioration des infrastructures rurales, de renforcement de la gouvernance foncière et du soutien aux petites exploitations familiales.
Appel à un accroissement des investissements
«Si nous voulons améliorer l’efficacité et la productivité des secteurs agricoles de l’Afrique centrale, nous devons, dès à présent, tracer ensemble une nouvelle voie», a préconisé M. Athman Mravili, coordonnateur sous-régional FAO Afrique centrale
Pour lui, la valorisation du potentiel de l’écosystème agroalimentaire en Afrique centrale, afin d’aboutir à la transformation des systèmes agroalimentaires, est la clé de progrès en matière de sécurité alimentaire et de nutrition, d’économie, d’égalité, d’environnement et de résilience.
Il a, par ailleurs, défini les objectifs de ces assises qui consistent à présenter une vue d’ensemble de l’écosystème agroalimentaire de la sous-région, y compris ses caractéristiques clés, son impact économique et social, ainsi que les défis et opportunités qu’il présente.
Le coordonnateur sous-régional FAO Afrique centrale a invité les participants à mettre à profit de cette session pour échanger leurs connaissances et bonnes pratiques afin de les mettre au service de tous les pays de l’Afrique centrale, avant de renouveler la disponibilité de la FAO à continuer et à renforcer la collaboration avec les partenaires techniques et financiers, pour accompagner les efforts de la sous-région dans la mise en œuvre de ses objectifs de développement durable en vue de parvenir à la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de donner accès à tous à une alimentation saine, dans la perspective d’un avenir meilleur.
Ces assises prévues du 04 au 06 novembre, ont pour thème: «Le potentiel de l’écosystème agroalimentaire en Afrique centrale (financements publics et privés, marchés, recherche, certification, foncier et coûts)».