Dakar, 05/05/2023 (MAP)-Plusieurs sujets d’actualité font la Une de la presse africaine de ce vendredi qui commente notamment le dialogue politique au Sénégal, la finalisation de la stratégie nationale de protection des enfants en Côte d’Ivoire, la loi de finances supplémentaire de 2022 au Nigeria et les difficultés financières de la Poste en Afrique du Sud.
Les journaux africains s’intéressent également à l’agriculture en Ethiopie, à la situation économique au Kenya et aux entretiens entre le président rwandais et et le Premier ministre britannique.
Au Sénégal, « Wolf Quotidien » écrit que « ce qui s’est passé, jeudi au Grand théâtre, entre Khalifa Sall, Barthélémy Dias et le président de la République, n’augure rien de bon pour Ousmane Sonko. Actuellement leader de l’opposition, il risque de se retrouver seul au cas où la volonté de Macky se concrétise ».
Sans termes de références encore moins de cadre approprié, ce dernier a jeté, en marge de la cérémonie d’ouverture de la 6-ème édition du forum mondial de l’économie sociale et solidaire, les bases de son dialogue national, ajoute la publication, soulignant que « les poignées de mains, accolades et images entre lui, l’actuel maire de la ville de Dakar et son mentor, largement partagées sur le net, en disent long ».
Sur le même registre, « Le Quotidien » estime que cette poignée de main, doublée d’une accolade, vient confirmer la réponse favorable du leader de Taxawu Senegal au dialogue lancé par le chef de l’Etat.
« En effet, Khalifa Sall, lors de l’entretien qu’il a accordé au site d’informations Dakar matin, avait clairement dit qu’il souhaite dialoguer, tout en attendant les termes de référence », fait savoir le média, soulignant que l’ancien maire de la capitale était accompagné hier de Habib Sy, le président de la Conférence des leaders de Yewwi askan wi, Soham Wardini, maire honoraire de la Ville de Dakar, et de Barthélemy Dias, le premier magistrat de la Ville de Dakar.
L’accolade que se sont faits le Président Macky Sall et son opposant tourne la page du contentieux judiciaire, qui avait opposé les deux hommes politiques au point de se solder par une condamnation de 5 ans de prison ferme pour Khalifa Sall et son inéligibilité, avant qu’il ne bénéficie d’une grâce présidentielle en 2019, rappelle la même source.
Pour sa part, « Sud Quotidien » indique que le président Macky Sall a réitéré, jeudi, son appel au dialogue à la classe politique en marge de la cérémonie d’ouverture du forum mondial de l’économie sociale et solidaire, notant qu’en présence des anciens maires de la ville de Dakar Khalifa Sall et Soham El Wardini, du maire actuel Barthélémy Dias et de l’ancien ministre Habib Sy, tous membres de la coalition de l’opposition Yewwi Askan Wi, Macky sall a tendu la main aux maires du Sénégal.
« Le dialogue politique entre gouvernements nationaux et locaux me paraît indispensable, parce qu’à l’évidence, l ‘Etat ne peut tout faire à lui seul mais sans lui, ses démembrements que sont les villes, communes et autres collectivités et gouvernements locaux ne pourraient rien faire », a dit le président sénégalais cité par le journal.
En Côte d’Ivoire, ’’Linfodrome’’ souligne que l’Etat de Côte d’Ivoire et ses partenaires internationaux travaillent actuellement à la finalisation de la stratégie nationale de protection des enfants pour la période 2023/2027.
Yamoussoukro, capitale politique de la Côte d’Ivoire, a accueilli un atelier technique visant à présenter le document stratégique qui opérationnalisera la politique nationale en question, précise-t-on.
«Le gouvernement attache une importance particulière au bien-être des enfants conformément aux dispositions constitutionnelles et engagements internationaux pris par l’État. Il encourage tous les acteurs impliqués dans ce domaine à travailler efficacement afin d’assurer une meilleure protection contre toutes les formes d’abus, de violences ou d’exploitations», écrit l’auteur de l’article.
’’Fraternité Matin’’ indique, de son côté, que le Conseil des ministres du mercredi a adopté une communication relative à l’élaboration des répertoires toponymiques des voies du District d’Abidjan, notamment celles des communes de Port-Bouët, Koumassi, Marcory, Treichville, Plateau, Adjamé et Attécoubé Est.
Selon le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly, ce processus a consisté à identifier l’ensemble des habitations, les commerces, les ouvrages publics et les équipements, à leur donner un numéro et à dénommer essentiellement l’ensemble des voies dans lesdites communes, rapporte le journal.
Et de poursuivre que sur l’ensemble des noms validés, selon lui, 52% se rapportent à des personnalités politiques, religieuses, traditionnelles, culturelles, scientifiques, sportives et artistiques et, 48% portent sur des concepts, des valeurs, des faits historiques et sur des dates importantes de la nation.
Au Nigeria, « The Nation » écrit que la Chambre des représentants a approuvé jeudi des avances supplémentaires de 1.000 milliards de nairas au titre des voies et moyens pour la mise en œuvre de la loi de finances supplémentaire de 2022 telle qu’adoptée par l’Assemblée nationale.
La disposition relative aux voies et moyens permet au gouvernement de contracter des prêts auprès de la Banque centrale du Nigeria (CBN), indique le journal.
Cela fait suite à l’examen du rapport de la commission des finances, des banques et de la monnaie, des aides, des prêts et de la gestion de la dette sur la restructuration des avances de voies et moyens déposé par son président, James Faleke, devant la commission des approvisionnements, fait savoir le média.
La Chambre a également approuvé la titrisation du montant total de l’encours des voies et moyens dans des conditions précises, souligne la publication.
En décembre dernier, le président Muhammadu Buhari avait écrit à la Chambre pour lui demander d’approuver l’avance de 1.000 milliards de nairas provenant des voies et moyens de la Banque centrale du Nigeria, rappelle-t-on.
Dans la lettre, M. Buhari a déclaré que les avances de la Banque centrale du Nigeria au gouvernement fédéral ont été une option de financement pour répondre aux besoins de financement à court terme ou d’urgence pour financer les rentrées de fonds attendues par le gouvernement pour combler le déficit fiscal, met en avant le quotidien.
En Afrique du Sud, « Sunday Times » revient sur les difficultés financières de la Poste (Sapo) qui fait l’objet d’une ordonnance de liquidation provisoire prononcée par la justice.
Citant les propos du ministre de la Communication et des technologies numériques, Mondli Gungubele, le journal écrit que le gouvernement est déterminé à sauver la Sapo en difficulté ainsi que ses différents actifs.
S’exprimant lors d’une session de questions orales au Parlement, le responsable a souligné que la subvention de 2,4 milliards de rands allouée par le Trésor a pour conditions de résoudre les problèmes hérités du passé, de payer les créanciers et de lancer le plan directeur de la compagnie publique, poursuit-on.
Pour sa part, « SA News » s’arrête sur la situation du système de santé, signalant que le ministre de tutelle, Joe Phaahla, a estimé que de nombreux établissements de santé publics croulent sous le coup de l’inefficacité, la mauvaise gestion, le manquement au devoir et la corruption.
Le ministre a reconnu que le système de santé publique est confronté à plusieurs défis liés notamment au grand nombre de demandes de services alors que les ressources diminuent continuellement en raison de la mauvaise performance économique du pays.
De plus, a-t-il dit, à mesure que le chômage augmente, de plus en plus de personnes sont poussées à dépendre exclusivement du système de santé public, ce qui constitue une charge supplémentaire pour le budget de l’État.
En Ethiopie, « The Ethiopian Herald » s’intéresse à la promotion des technologies numériques pour l’augmentation de la production agricole dans le pays.
Le journal rapporte dans ce sens que le ministère éthiopien de l’Agriculture va organiser une exposition agricole et scientifique pendant un mois afin de promouvoir ces technologies.
Cité par le quotidien, le ministre de l’Agriculture Girma Amente a relevé que l’événement, qui sera inauguré dimanche prochain, vise également à transformer les méthodes agricoles traditionnelles de l’Ethiopie et à développer les technologies existantes.
Cinquante exposants locaux participeront à l’exposition pour présenter les technologies agricoles modernes, la recherche et l’innovation, l’agriculture numérique et le financement rural, souligne le journal, notant que cet événement illustre la priorité que le gouvernement a donnée à la modernisation de l’agriculture.
Le secteur agricole représente un tiers du PIB du pays, emploie 80 pc de la population et couvre de 70 à 80 pc du volume des exportations, souligne le journal.
Au Kenya, « The Standard » souligne que l’étude économique 2023 qui vient d’être publiée montre une économie qui est fragile et qui a désespérément besoin d’une intervention pour la redresser.
L’enquête montre que presque tous les secteurs ont connu un taux de croissance plus lent l’année dernière par rapport à 2021, indique le journal, ajoutant que la performance de l’agriculture, le pilier de l’économie du Kenya, a été pire et s’est contractée pour la deuxième année consécutive.
Les chiffres ont également révélé les risques de la dépendance continue à l’égard de l’agriculture pluviale, note l’éditorialiste, faisant remarquer que le secteur, qui représente un cinquième du produit intérieur brut, a affiché une croissance négative de -1,9%.
Comme l’a noté le Trésor national, la croissance négative de l’agriculture a eu un impact négatif sur d’autres secteurs, en particulier l’agro-industrie et le commerce, explique -t-il, notant que la dépendance aux pluies signifie l’aggravation de la situation de la sécurité alimentaire dans le pays.
C’est peut-être la pire performance du secteur ces dernières années mais les risques de dépendre des pluies ont toujours été présents, note l’auteur de l’article, appelant le gouvernement à ne ménager aucun effort pour insuffler un nouveau souffle à l’économie.
Au Rwanda, « The New » Times rapporte que le président Paul Kagame s’est entretenu, jeudi à Londres, avec le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, en marge de la visite du président rwandais à Londres pour assister à la cérémonie de couronnement du Roi Charles III.
Selon le journal, les deux dirigeants ont abordé plusieurs questions, dont notamment le partenariat en cours pour la migration, le développement économique, les événements mondiaux ainsi que d’autres opportunités de collaboration bilatérale pour développer le commerce et les investissements entre le Rwanda et le Royaume-Uni.
MM. Kagame et Sunak ont réitéré leur engagement à poursuivre le partenariat entre les deux pays pour faire relocaliser les demandeurs d’asile au Rwanda, comme mesure pour dissuader l’immigration illégale et les activités criminelles qui y sont liées.
« Le Rwanda et le Royaume-Uni sont de grands amis. Nous l’avons démontré avec notre partenariat migratoire et économique qui nous a aidé à trouver des solutions globales aux défis mondiaux, » a déclaré le Premier ministre britannique, cité par la publication.