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 Secteur extractif : Thiès a contribué à hauteur de 83 milliards au budget national en 2021 (Rapport CN-ITIE)


  13 Janvier      37        Economie (20813), Industrie (257),

 

Thiès, 13 jan (APS) – Le secteur extractif de la région de Thiès (ouest) a contribué à hauteur de plus de 83 milliards de FCFA au budget de l’Etat en 2021, indique un rapport du comité national de l’Initiative pour la transparence dans l’industrie extractive (CN-ITIE).

« Pour la région de Thiès, la contribution des sociétés minières s’élève à 83,7 milliards de FCFA », a notamment dit Moussa Mbaye Guèye, qui lisait le discours de la secrétaire permanente du comité national de l’ITIE, lors d’un CRD de présentation des rapports de cette structure pour l’année 2021 et le premier semestre de 2022.

A l’échelle nationale, le secteur extractif a contribué au budget de l’Etat à hauteur de 223,15 milliards de FCFA en 2021 et 110,8 milliards de FCFA au cours du premier semestre de l’année 2022, selon les rapports du comité national de l’ITIE couvrant ces périodes.

Le niveau de contribution de la région de Thiès lui permet de « garder son rang de première région minière du Sénégal, en vertu du critère de contribution aux revenus extractifs », a dit Moussa Mbaye Guèye, lors de ce CRD présidé par Téning Faye Bâ, un des adjoints du gouverneur, en présence de représentants de la société civile.

Les revenus du secteur minier à Thiès proviennent pour l’essentiel de l’exploitation des calcaires par les cimenteries (Dangote, Ciments du Sahel) et des minéraux lourds par GCO, une société intervenant notamment dans l’exploitation du zircon au Sénégal.

Les cimentiers demeurent au premier plan des entreprises contributrices.

Le rapport du comité national de l’ITIE fait état d’un « potentiel de création d’emplois limité », en raison de « chaines de valeur peu développées à l’exception de celle du ciment », a poursuivi M. Guèye.

Il note qu’une transformation sur place des produits miniers en produits finis avec une plus grande valeur ajoutée, pourrait notamment pallier  cette faiblesse et amener à la transformation structurelle de notre économie.

Le document relève que le secteur extractif sénégalais est composé essentiellement d’exploitations de mines et carrières tournées essentiellement vers les exportations, qu’il s’agisse de l’or, des phosphates, des sables minéralisés, etc.

Dans la région de Thiès, « les entreprises ont dépensé en acquisition de biens et services et paiements aux sous-traitants, un montant total estimé à 639 432 311 023 dont un peu plus de 523 milliards de nos francs sont tombés dans l’escarcelle de fournisseurs et sous-traitants étrangers », a dit M. Guèye.

Il indique que seuls 115,7 milliards ont été captés par les entreprises détenues majoritairement par des Sénégalais.

Ce qui lui fait dire qu’une « plus grande implication des nationaux dans la sous-traitance et la fourniture de biens et services constituerait un levier important pour augmenter la création d’emplois directs ».

A l’échelle nationale, le rapport renseigne par exemple que sur 1.067 milliards de dépenses liées à la sous-traitance et à la fourniture de biens et services dans le secteur minier, seuls 257 milliards ont été captés par les entreprises détenues majoritairement par des nationaux.

Le CN-ITIE préconise une meilleure sensibilisation des entreprises détenues par les Sénégalais, sur les « mines » d’opportunités qui existent dans le secteur extractif.

Des stratégies devraient être élaborées pour développer le contenu local et orienter les dépenses sociales vers les services sociaux de base, notamment les infrastructures sanitaires et celles éducatives et dédiées à la formation, a-t-il suggéré.

Sur une contribution à l’échelle nationale d’environ 4 milliards de FCFA en 2021, au titre des dépenses sociales au profit des communautés, les entreprises minières basées à Thiès ont dégagé un montant de 1,47 milliard FCFA, selon le rapport.

Il note que 42% de ce total, soit 616 027 960 FCFA, ont été destinés à la rubrique « Appuis divers », qui concerne les sommes distribuées lors des présentations de condoléances, l’achat de moutons Tabaski, les évènements culturels et religieux, etc.

Le comité national a recommandé à ce propos la création d’espaces de dialogue permanent avec les différentes parties prenantes, dont les communautés, les entreprises, la société civile, les universitaires, les services techniques, afin d’atteindre les objectifs de développement à la base. Cela, grâce à l’orientation de la responsabilité sociétale d’entreprise (RSE) vers des investissements plus durables.

L’une des actions prioritaires identifiées de manière plus spécifique, est la mise sur pied d’un cadre régional de concertation sur la gouvernance des industries extractives.

Le comité national a prévu, avec l’appui des autorités, l’organisation, vendredi, d’un forum communautaire à Darou Khoudoss, pour mieux vulgariser les conclusions des deux rapports.

Le secteur extractif est « sur une bonne dynamique », avec la diversification des projets, mais aussi l’augmentation des cours mondiaux notamment de l’or, a indiqué à l’APS Papa Alioune Badara Paye, secrétaire permanent adjoint du CN-ITIE, précisant que la tendance du premier semestre 2022 est presque la même que celle de 2021.

Si Grande Côte Opérations (GCO), société intervenant dans l’exploitation du zircon et des sables minéralisés à Diogo dans la région de Thiès, a vu sa production globale augmenter, cela s’explique par l’acquisition de la mine de Massawa, à Kédougou, a commenté M. Paye.

Une « forte mobilisation des services » de l’Etat pour le recouvrement est aussi un des facteurs explicatifs de la hausse des contributions, a-t-il analysé.

A propos de l’aspect environnemental,  Papa Alioune Badara Paye relève un versement « assez timide » du fonds de réhabilitation. Il souligne la nécessité d’insister sur cette « transparence environnementale », surtout dans une région comme Thiès où il y a des terres à vocation à la fois maraîchère et minière.

Selon lui, il s’agit de faire en sorte que les périmètres maraîchers et agricoles ne souffrent pas des externalités des mines, pour garantir la souveraineté alimentaire des populations sénégalaises.

Le développement de la chaîne industrielle, est une nécessité, a-t-il poursuivi, évoquant les « insuffisances » notamment concernant l’engrais que le pays importe, alors que l’acide phosphorique produite sur place est « presque intégralement exportée ».

La représentation des cadres supérieurs nationaux dans ces entreprises minières, n’a pas non plus échappé à la loupe du rapport. « Il y a encore des efforts à faire » dans l’emploi de cadres supérieurs sénégalais, relève-t-il, non sans signaler, par exemple, que dans certaines entreprises traditionnellement pilotées par des cadres sénégalais, ces derniers sont devenus minoritaires.

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