Rabat, 18/04/2024 (MAP) – Le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Mohamed Sadiki, a partagé, jeudi à Rabat, avec les participants de la 33ème session de la Conférence régionale de la FAO pour l’Afrique (ARC33), l’expérience du Maroc en matière de résilience de son système agricole pour une sécurité alimentaire durable.
S’exprimant à cette occasion, M. Sadiki a mis l’accent sur les actions entreprises par le Royaume dans le secteur agricole qui lui ont permis de faire face à un contexte marqué par des crises multiples.
Dans ce sens, le ministre a rappelé le « Plan Maroc Vert » (PMV) lancé en 2008, qui a jeté les fondements de la politique agricole du Maroc dans le cadre d’une vision à long terme visant à promouvoir la souveraineté et la sécurité alimentaires.
Et d’ajouter que le Royaume a mis en place en 2020 la stratégie « Génération Green » sur la base des résultats et des enseignements du PMV, dans l’objectif de placer l’humain au cœur de la stratégie agricole et de développer une agriculture durable et résiliente.
« Impactés par le changement climatique, les pays africains sont appelés à produire plus avec moins de ressources, notamment en matière d’eau », a fait remarquer M. Sadiki, citant à ce titre la politique de l’eau du Maroc.
Par ailleurs, le ministre a évoqué le secteur halieutique qui contribue également à la sécurité alimentaire avec la mise en place de la stratégie Halieutis, notant que le Maroc est l’un des premiers pays africains en termes de production halieutique.
De son côté, le directeur de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), Faouzi Bekkaoui, s’est focalisé sur le rôle majeur de la recherche scientifique dans le renforcement de la résilience face aux changements climatiques.
Ainsi, M. Bekkaoui a exposé les efforts déployés par l’INRA pour la résilience du secteur agricole marocain face aux changements climatiques selon notamment l’approche du Nexus « eau, énergie, alimentation » qui a pour objectif de garantir l’accès à l’eau, à l’énergie et à l’alimentation à long terme, l’agriculture de précision et la banque des gènes.
À ce titre, il a mis l’accent sur l’importance de la préservation de la biodiversité pour maintenir l’équilibre écologique, la sécurité alimentaire et la résilience forestière.
Pour sa part, le directeur de l’irrigation et du développement agricole au sein du ministère, Ahmed Bouari, a affirmé que l’agriculture irriguée, qui joue un rôle majeur dans la sécurité alimentaire, l’amélioration du niveau de vie et la stabilisation de la population rurale, constitue une priorité des politiques publiques.
Selon lui, le Maroc a perdu 30% de ses ressources en eau à cause des impacts du changement climatique, relevant la forte corrélation entre la pluviométrie et la production céréalière.
« Le Maroc reste engagé à relever le défi de l’eau pour la souveraineté alimentaire, à travers la stratégie Génération Green et le Programme National pour l’Approvisionnement en Eau Potable et l’Irrigation (PNAEPI) qui ont pour objectifs d’améliorer l’efficacité hydrique et de développer l’offre hydrique », a soutenu M. Bouari.
Par ailleurs, le directeur général de l’Agence pour le Développement Agricole (ADA), El Mahdi Arrifi, a mis l’accent sur la petite agriculture avec le lancement d’une nouvelle génération de projets d’agriculture solidaire, à travers la stratégie Génération Green.
« Grâce notamment à une approche territoriale, au développement des systèmes de production et à l’accompagnement dédié aux organisations professionnelles, 323 projets ont été lancés avec un budget de 3,4 milliards de dirhams (MMDH), touchant 192.000 bénéficiaires », a fait savoir M. Arrifi.
Dans son intervention, le directeur de l’Institut national de recherche halieutique (INRH), Abdelmalek Faraj, a jeté la lumière sur l’initiative de la ceinture bleue lancée en 2016 lors de la COP22 à Marrakech. Pour M. Faraj, cette initiative constitue une réponse stratégique du Maroc pour soutenir davantage les politiques nationales, régionales et internationales.
Dans ce sens, il a appelé à l’engagement des parties prenantes, à la création davantage de partenariat, au renforcement des mesures d’atténuation et à la consolidation des réseaux régionaux et sous régionaux d’observation côtière des océans.
Organisée sous l’égide du Royaume du Maroc, cette conférence de trois jours offre une opportunité majeure pour les pays africains de discuter des solutions pratiques et concrètes pour la sécurité alimentaire et l’amélioration de la production agricole et de définir les priorités avec la FAO pour les deux prochaines années, dans le but de réaliser un changement transformateur et durable dans les systèmes agroalimentaires à travers le continent.
Cette rencontre régionale stratégique axée sur la sécurité alimentaire et le développement rural en Afrique, connaît la participation de ministres des États membres africains, de représentants des pays observateurs, de l’Union Africaine, des organisations donatrices, de la société civile et du secteur privé.